Davantage de troubles psychologiques liés aux activités professionnelles sont reconnus comme des accidents du travail

un salarié perturbé

Dans l’Hexagone, les difficultés à considérer les troubles psychologiques comme étant des accidents du travail font rage bien qu’une part considérable de Français notamment les femmes en sont concernées. Cependant, force est de constater que l’ère est au changement si l’on tient compte du fait que depuis 2016, davantage de cas sont reconnus comme tels.

Une étude récente initiée par la Fondation Pierre Deniker a permis de découvrir que près du quart des Français sont sujets à des troubles mentaux présentant un lien avec leurs activités professionnelles. Soit, une part importante surtout si l’on considère que la majorité des cas n’ont pas été déclarés.

Autre constat, ces problèmes de santé ont beaucoup de peine pour se faire accorder le titre d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Du moins, jusqu’en 2016 où le nombre de cas reconnus a effectué un bond considérable pour dépasser afin de permettre aux concernés de profiter des avantages qui en sont liés.

Le nombre de cas est troublant

En touchant 22% des salariés, les troubles psychologiques comme la dépression, le burn-out, le stress ou l’anxiété ont atteint un niveau inquiétant si l’on croit les résultats de l’enquête de la Fondation Pierre Deniker publiée en novembre 2018.

Et il faut dire que ce pourcentage est loin du compte si l’on considère qu’il ne concerne qu’une infime partie des travailleurs. À une note parue récemment dans le magazine Prescrire d’y apporter plus de précision :

Ces données ne portent que sur une fraction de salariés, principalement du secteur privé. Tous les troubles psychiques liés au travail ne sont pas déclarés.

Dans ce sens, cette revue a pointé du doigt différentes raisons. Entre autres :

  • L’opposition des employeurs à faire la déclaration ;
  • Les craintes des salariés pour leur emploi ;
  • L’insuffisance des informations délivrées auprès des médecins.

Dans la même foulée, les auteurs de cette étude ont tenu à faire savoir que ce type de maladie touche davantage les femmes que les hommes avec un rapport élevé à 26% contre 19%. À un psychiatre d’en faire savoir le facteur principal en expliquant que :

Le risque qui pèse le plus lourd, ce n’est pas de ne pas arriver à mener de front une vie professionnelle et une vie familiale, c’est plutôt être exposé à quelqu’un qui prend plaisir à faire souffrir lors du travail, donc ça renvoie à une problématique de harcèlement sur le lieu du travail.

Et il faut préciser que le choix du métier y est également pour beaucoup puisque la plupart de ces dames évoluent dans des secteurs hautement exposés aux risques psychosociaux.

La reconnaissance des troubles psychiques est de mise

En France comme dans différents pays, lorsqu’une maladie ou un accident est reconnu comme étant un accident du travail, le salarié concerné bénéficier de certains avantages comme l’arrêt maladie ou la prise en charge des soins par une assurance professionnelle. Mais avec les difficultés permettant de déterminer l’existence de ce type d’affection, peu de travailleurs en profitent.

Toutefois, la situation tend à évoluer ces dernières années puisque rien qu’en 2016, le nombre de cas admis à ce titre a progressé. Soit :

  • 600 comme étant une maladie professionnelle ;
  • 10 000 comme étant un accident de travail.

Mieux encore, les individus concernés ont eu le privilège d’obtenir quelques jours de repos pour se faire soigner pour une durée moyenne de :

  • 112 jours pour les troubles psychiques reconnus comme accidents du travail ;
  • 400 jours pour les problèmes psychologiques reconnus comme maladies professionnelles.

À noter que ces délais sont nettement supérieurs à ceux accordés pour des cas habituels qui sont de deux fois plus courtes.

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