Le bilan des accidents du travail laisserait des millions de travailleurs dans l’angle mort du projecteur

 un ouvrier blessé au bras

Le bilan des accidents du travail laisserait des millions de travailleurs dans l’angle mort du projecteur. C’est du moins ce que laisse entendre l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) en étudiant de près les données publiées par la Cnam sur la période de 2001 à 2016. L’enquête qui lui a permis de dénombrer certaines failles menant à cette conclusion.

En étudiant de près les données de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam) entre 2001 et 2016, l’Anact est parvenue à détecter une tendance baissière en ce qui concerne les accidents du travail pour afficher un recul de 15,1% en passant de 737 499 cas recensés à 626 227.

Ce qui serait une excellente nouvelle sauf qu’il convient d’admettre que cette enquête a également permis de constater que ces chiffres ne tiennent en compte qu’une infime partie de la population active en se concentrant sur les salariés du secteur privé. Et ce, pour laisser de côté des millions de fonctionnaires, d’actifs agricoles ou encore des indépendants.

Des millions d’individus exclus

Avec environ 600 000 victimes recensées par la Cnam chaque année, les accidents du travail semblent toucher peu d’individus. Mais en y regardant de près, l’Anact est parvenue à déduire que ce bilan est loin de refléter la réalité puisqu’il ne concerne que les salariés du secteur privé, alors que l’ensemble de la population active devrait être pris en compte.

L’agence estime en effet que beaucoup d’autres statuts doivent être de la liste comme pour le cas des employés non déclaré ou non-cotisants à l’assurance professionnelle ainsi que les quelque 200 000 travailleurs indépendants ou ceux des plateformes numériques qui d’après l’Anact :

« Gagnent leur vie en dehors de l’entreprise et échappent à ses cadres ».

Dans les détails, l’Anact a même ajouté que le nombre d’exclus pourrait atteindre la barre des 10 millions si l’on prenait en considération les activités relevant des régimes de protection sociale spécifiques. Entre autres :

  • 1,4 million d’actifs agricoles ;
  • 3 millions d’indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) ;
  • 5,5 millions de fonctionnaires.

Une tendance baissière oui, mais…

En tenant en compte les données de la Cnam, l’Anact a certes mis en exergue le fait que les bilans concernant les accidents du travail enregistré depuis 2001 jusqu’en 2016 ont exclu des millions d’individus.

Toutefois, cette même enquête a également permis de constater que dans ce domaine, une tendance baissière s’est opérée pour afficher un recul de 15,1% à 626 227 contre 737 499. Soit, une moyenne annuelle de 600 000 cas.

N’empêche cependant que comme susmentionnée, ces données sont également loin de refléter la réalité si l’on croit l’Agence. Pour le prouver, elle s’est penchée sur les incidents mortels en milieu professionnel qui d’après le dernier bilan de la Cnam étaient élevés à 530 en 2017.

D’après l’organisme, il y manquerait le nombre de ceux ayant perdu la vie durant le trajet domicile-lieu de travail qui a atteint la barre des 264 pour représenter 10 morts par semaine sur l’ensemble du territoire.

Entre janvier et mi-octobre 2019, ce chiffre serait même passé à 322 si l’on se réfère aux résultats de l’enquête initiée par le professeur d’histoire, Matthieu Lépine qui a tenu à préciser que :

« Les premiers secteurs touchés sont le BTP, le monde agricole, les transports et la logistique, l’industrie ».

Matthieu Lépine.

Mais pour en revenir aux données de l’Anact, cette dernière a également fait savoir que cette baisse de plus de 15% cache une autre facette. Celle qui démontre que les sinistres touchent principalement les femmes en mettant en évidence une croissance de 30,5% entre 2001 et 2016 contre une baisse de 29% pour les hommes.

Retour au de page