HP a encore trouvé des failles à la proposition de rachat de Xerox

 Façade ordinateur HP

À peine quelques jours après sa proposition, Xerox s’est fait, pour la deuxième fois, refuser son offre de rachat auprès de HP. En étudiant de près le dossier, le conseil d’administration de ce dernier a en effet jugé bon de maintenir sa position en soutenant que ce potentiel acquéreur devrait s’armer de meilleurs arguments.

Une fois de plus, l’éventuelle fusion entre Xerox, le fabricant de photocopieurs et HP, le géant des ordinateurs et des imprimantes, s’est soldée par un échec. Du moins, temporairement puisque différents indices mènent à penser que tout n’est pas encore perdu.

En attendant, force est de constater que les 33 milliards de dollars proposée par Xerox n’ont pas réussi à convaincre HP. À travers une lettre adressée au PDG de ce potentiel acquéreur, le conseil administratif de l’enseigne a en effet fait valoir que ce montant s’avère insuffisant.

Cet organisme a d’ailleurs profité de l’occasion pour énumérer les principaux points à relever en notant que l’actuelle proposition ramènerait HP à devenir actionnaire minoritaire.

33 milliards ne suffisent pas pour convaincre

Pour Xerox la troisième fois serait peut-être la bonne. En effet, sa deuxième tentative pour convaincre HP d’accepter un rachat a encore échoué. C’est du moins, ce qu’a récemment fait valoir le conseil administratif de ce dernier à travers une lettre adressée au dirigeant de Xerox en réponse à sa proposition de rachat effectuée en début novembre.

Ainsi, tout indique que 33 milliards d’euros ne suffisent pas pour amadouer ce géant des ordinateurs et des imprimantes, alors qu’en prime, le spécialiste des photocopieurs a précisé que cette offre pouvait s’accompagner du soutien de la Citi. Une banque américaine spécialisée dans le domaine du crédit professionnel qui est disposée à aider le groupe dans sa quête de financement.

Quoi qu’il en soit, l’on pourrait dire que rien n’est encore perdu pour les parties prenantes ne serait-ce que de tenir en compte le fait que ces enseignes ont, toutes les deux, besoin d’unir leur force pour faire face à un environnement hautement concurrentiel.

Après tout, Carl Icahn, un actionnaire de poids auprès de HP a d’ores déjà fait savoir qu’il est pour cette union qu’importe le montage. Quant au conseil d’administration, il est aussi de cet avis sauf qu’il a imposé certaines conditions en invitant Xerox à mettre sur pied une proposition plus favorable à l’ensemble des actionnaires.

Et parlant de Carl Icahn, certains observateurs estiment que ce dernier pourrait être également à la source de ce refus temporaire en soutenant qu’il s’agit là d’une manœuvre destinée à déstabiliser Xerox pour qu’au lieu de se placer en tant qu’acheteur, l’enseigne se fasse racheter par HP. C’est du moins, l’avis de Toni Sacconaghi Jr, un analyste qui a fait valoir que :

« Ce deal-là ferait beaucoup plus de sens. »

Toni Sacconaghi Jr

Et d’ajouter que c’est :

« Une manœuvre Icahn-esque. »

Toni Sacconaghi Jr

Certains points doivent être relevés

À travers cette lettre adressée au PDG du fabricant de photocopieurs, le conseil d’administration de HP a certes refusé cette deuxième tentative de rachat. Toutefois, il a également profité de l’occasion pour faire savoir qu’il est encore favorable à des pourparlers pour permettre aux deux parties de trouver un terrain d’entente.

Pour se justifier, le conseil a en effet fait savoir que certains points sont encore à relever. À commencer par la part des actionnaires de HP sur l’entreprise fusionnée qui se verrait réduite à 48% puisque Xerox propose à ces derniers 22 dollars par titre décomposé en 0,137 action Xerox et en 17 dollars en cash. Et dans ce domaine, HP a d’ailleurs tenu à préciser qu’à 29 milliards de dollars, sa valorisation boursière est nettement plus élevée que celle de Xerox à 8,48 milliards de dollars.

Dans un passage de cette note, le conseil a également fait part de ses inquiétudes en faisant valoir que :

« HP s’interroge sur la trajectoire de l’entreprise et ses perspectives futures. »

Tout cela parce qu’en 2018, Xerox a démontré des signes de faiblesse en matière de revenus annuels en affichant un léger recul pour se retrouver à 9,2 milliards de dollars. À noter cependant que, malgré une activité qui est au mieux de sa forme, HP n’a généré que 60 millions de dollars sur la même période.

S’ajoutant à cela, HP a aussi relevé le fait que l’issue de cette opération, l’entreprise fusionnée aura à supporter le poids d’une dette non négligeable en faisant allusion à l’éventuel soutien financier de la banque américaine susmentionnée.

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