Les crédits à impacts positifs séduisent les différents acteurs

etude sur les crédits

Après une année d’existence, les crédits à impacts positifs peuvent d’ores et déjà se vanter de leur performance en détenant une part non négligeable sur le marché de la finance durable. Ce produit aurait en effet des atouts qui lui permettent aussi bien de séduire les établissements bancaires, les investisseurs ainsi que les entreprises.

Lancé à l’horizon 2017, l’emprunt à impacts positifs pèse déjà 40 milliards de dollars et peut prétendre à une certaine notoriété face au marché des greens bonds (finance durable) de 180 milliards de dollars. Tout cela pour dire que ce type de crédit a connu une croissance non négligeable en 2018.

Et d’après les constats, banques, entreprises et investisseurs sont séduits par son taux indexé par les critères sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG) qui leur permettent d’améliorer leur performance globale.

Ainsi, ce système basé sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) se trouve à la pointe des tendances du moment. Et d’après les différents acteurs œuvrant dans ce domaine, il pourrait même devenir un modèle dans un futur proche.

Des atouts pour séduire

Si la croissance des crédits à impacts positifs a été aussi fulgurante, c’est qu’elle a plus d’un tour dans son sac pour séduire.

Contrairement aux green bonds qui servent principalement à financer des projets verts, ce système permet en effet de ressourcer les entreprises de toutes tailles et de tous les secteurs, du moment que l’objectif dispose d’une certaine maturité en matière de responsabilité sociale. Ce qui lui donne d’ores et déjà une certaine longueur d’avance.

Mais son véritable atout réside dans son système d’indexation qui permet aux emprunteurs de bénéficier d’un bonus s’ils parviennent à atteindre leur objectif ou d’un malus, dans le cas contraire. À Alexandre Marty responsable des relations investisseurs de la Direction financière d’EDF d’apporter plus de précision.

« Les montants des bonus ou malus ne vont pas modifier les frais financiers d’EDF, mais cela est suffisamment important pour créer un levier interne, une incitation à la performance extrafinancière et à l’ancrer dans les différents métiers : finance, RSE, commerce, etc. In fine, cela est réellement porteur de transformation au sein de l’entreprise »

Alexandre Marty.

Prêteurs et emprunteurs y trouve leur compte

Faisant partie intégrante de la finance durable, ce type de financement d’entreprise qu’est le crédit à impacts positifs permet à tous les acteurs d’y trouver leur compte.

Du côté des investisseurs par exemple, ils y voient une source d’activité rassurante si l’on croit un responsable de la structuration à « Impact Positif » de Société Générale qui s’est exprimé en ces termes :

« Une entreprise qui met en œuvre une politique RSE ambitieuse s’attaquant aux challenges importants environnementaux et sociaux sera davantage pérenne. Or le fait d’échanger avec l’entreprise pour définir ensemble les indicateurs extrafinanciers et assurer leur suivi nous permet d’avoir une vision plus stratégique de l’entreprise et de sa capacité à répondre aux défis ».

Pareil pour les entrepreneurs qui y trouvent également des points positifs. Au groupe Bel, un fromager de renom de préciser :

« Cela nous permet de montrer à nos banques et investisseurs qu’ils financent une entreprise qui s’engage. Et de prouver à l’ensemble de nos parties prenantes que la RSE est bien au cœur de notre stratégie ».

Ce dernier estime d’ailleurs que dans un futur proche, les établissements bancaires auront à privilégier les structures adoptant ce système en soutenant que :

« D’ici quelques années, dans un monde où les liquidités pourraient être plus contraintes, les banques feront payer plus cher les entreprises n’ayant pas une politique responsable ou durable et choisiront en priorité ou feront payer moins cher les entreprises qui prouveront leur engagement durable ».
Retour au de page