La croissance démesurée des crédits aux entreprises est une menace potentielle pour le marché financier

échanges sur la croissance en entreprise

Dans la plupart des pays développés, les entreprises sont plus endettées que jamais. Et ce, depuis plusieurs années, que leur taux d’endettement est parvenu à atteindre un niveau quelque peu préoccupant en dépassant de loin celui du PIB. Une situation qui, d’après un expert financier, pourrait constituer une menace pour le marché boursier.

D’après Emmanuel Ferry, l’endettement des entreprises aurait atteint un niveau historiquement élevé pour dépasser à hauteur de 70% le PIB des pays développés. Là encore, cet économiste n’a fait qu’énumérer le taux le plus modeste, celui des États-Unis en pointant du doigt différents facteurs comme les politiques monétaires non conventionnelles et les déréglementations pros actionnariales exacerbées.

En y regardant de près, cet expert est parvenu à conclure que cette tendance est un risque potentiel pour le marché financier en amorçant une dégradation de l’investment grade ou des difficultés au niveau des small et mid caps. Soit, autant de facteurs qui pourraient entraîner une nouvelle crise qui est pour l’heure, contenue.

Une croissance inquiétante

Pour Emmanuel Ferry, la croissance du crédit alloué aux entreprises n’est pas sans impact négatif sur le marché financier. Elle pourrait même devenir un levier entraînant une nouvelle crise économique.

En prenant en exemple le niveau d’endettement des entreprises américaines qui s’est élevé à 70% au-dessus du PIB, cet économiste est en effet parvenu à conclure que ces structures s’exposent inévitablement au risque de défaut de paiement dans l’optique où elles s’exposent à :

  • Un ralentissement des profits ;
  • Un resserrement des défauts monétaires.

Tout cela, pour la simple raison que leur dette nette est l’équivalent de trois années d’excédent d’exploitation. Une situation qui concerne principalement le segment des petites et moyennes capitalisations que sont les « small et mid caps ».

D’un autre côté, les spread de crédit ou l’écart entre les différentes offres d’emprunts des banques commerciales qui seraient tentées de durcir leurs conditions de financement est également à craindre. Il pourrait entraîner la dégradation de la qualité du « gisement Investment Grade », les obligations émises par les emprunteurs qui reçoivent une note allant de AAA à BBB- par les agences de notation.

Un niveau record du BBB est atteint

D’après Emmanuel Ferry, la tendance haussière du prêt professionnel a conduit la dette de qualité moyenne (BBB) des entreprises à un niveau record. Ce dernier estime en effet qu’actuellement, le BBB de ces structures est nettement plus élevé que celui d’après la crise de 2008 en affichant un taux de près de 50% contre 30%.

Soit, à une étape où le marché financier devrait s’engouffrer dans une nouvelle période de difficulté comme à celle des « subprimes ». Mais il faut croire que jusqu’ici, ce problème est contenu par les différentes mesures de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) qui fait tout pour rééquilibrer les spread de crédit.

S’ajoutant à cela, différents facteurs mènent à penser que l’impact de cette croissance n’est pas que négatif sur l’économie réelle si l’on tient compte du fait qu’elle a essentiellement contribué au financement des rachats d’actions et les versements de dividendes.

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