Un grand évènement risque de changer la face du secteur bancaire allemand. L’éventualité d’une fusion entre les deux plus grandes banques du pays risque de devenir réalité. En effet, il se pourrait bien que Deutsche Bank et Commerzbank ne fassent plus qu’un d’ici quelques semaines si les parties prenantes parviennent à trouver un terrain d’entente.
Pour le Bundesregierung, le gouvernement fédéral allemand, il n’est plus question de laisser Deutsche Bank sous l’emprise de la crise financière de 2008. C’est la raison pour laquelle, il a déposé un ultimatum contraignant cette dernière à trouver une proposition pérenne quant à son redressement.
Ainsi, l’une des options envisagées par Christian Sewing, l’homme à la présidence de son directoire, est sa fusion avec Commerzbank. Les parties sont d’ailleurs en train d’étudier la question sous toutes les coutures pour en ressortir une décision d’ici quelques semaines. Une décision qui semble avoir l’unanimité auprès des exportateurs, mais également de Cerberus, l’actionnaire majeur des deux enseignes.
En Allemagne, Deutsche Bank et Commerzbank sont des acteurs de poids. Et en tenant compte de leur dernière performance à la Bourse de Francfort, ils domineraient même le marché européen en dépassant de loin l’indice bancaire de celui-ci qui a récemment affiché une hausse de 1,23%.
Il se trouve en effet que parmi les nombreux pays de l’Europe, ces deux banques allemandes ont enregistré les plus fortes progressions en affichant 5,08% pour Deutsche Bank et 6,61% pour Commerzbank.
Tout cela pour dire que, si la fusion de ces opérateurs venait à aboutir, elle donnera naissance à un géant qui dominera le secteur de la banque de détail en Allemagne en détenant 20% de la part du marché. Celui qui aurait également toutes les chances de s’imposer en bourse, grâce à une capitalisation de plus de 24 milliards d’euros.
Rien qu’à l’idée de voir un nouveau groupe bancaire puissant de voir le jour, la fusion de Deutsche Bank et de Commerzbank a obtenu de nombreux partisans. Parmi les plus importants figure Cerberus, cet actionnaire majeur américain qui détient une part non négligeable auprès des deux enseignes.
Cet acteur venu du Nouveau Monde n’est pas le seul à adhérer à cette mesure puisque la BGA est aussi de la liste en soutenant qu’elle permettra au financement entreprise de faire un pas en avant. Cette fédération des grossistes, exportateurs et prestataires de services allemands estime en effet que cette initiative serait d’un grand secours face aux difficultés des entrepreneurs à obtenir des crédits d’exportation auprès des banques. À Holger Bingmann, son président d’ajouter :
Le modèle d’entreprise des banques subit des pressions et nous serions ravis de disposer sur le long terme d’au moins un acteur d’envergure mondiale en tant que partenaires pour nos activités internationales.
Holger Bingmann.
Ainsi, tout indique que cette union enchante plus d’un. Toutefois, il faut préciser que certains investisseurs auprès de Deutsche Bank y voient du rouge si l’on croit l’un des dix d’entre d’eux qui s’est exprimé en ces termes :
Une fusion coûterait du temps et de l’argent et ne garantirait en aucune façon de meilleurs retours pour les actionnaires. Nous sommes toujours contre une telle fusion et par principe nous ne considérons pas qu’il s’agisse d’une bonne idée.
