Dans un contexte de décélération de la croissance, les entreprises tricolores jouent la carte de la prudence en matière d’investissements en 2019. C’est la conclusion du dernier baromètre réalisé par Euler Hermes sur le thème de l’Investissement et la trésorerie des sociétés françaises. Selon le spécialiste de l’assurance crédit, le CA et le montant des investissements ne devraient croître que de 2,5 % et 2,9 % respectivement en 2019.
Important De 2,3 % en 2017, la croissance française est tombée à 1,6 % l’an dernier et 1,2 % en 2019 à cause d’une consommation atone des ménages.
Pour les entreprises, cela signifie une moindre progression du chiffre d’affaires, à +2,5 % en moyenne, contre 6,6 % et 3,1 % les deux années précédentes.
Malgré un léger mieux pour les marges du fait de la faiblesse de l’inflation, les investissements vont être très limités cette année avec une hausse de 2,9 % seulement après +4,4 % et +3,9 % en 2017 et 2018.
Important Sur 600 sociétés interrogées, 33 % déclarent renoncer à investir en 2019, ce qui représente une augmentation de près de 100 % par rapport à 2017.
À l’inverse, celles qui envisagent d’investir davantage ou autant qu’il y a deux ans sont moins nombreuses (53 % seulement), surtout dans le commerce de détail (16 %), d’autant que les conditions d'octroi de crédit professionnel se sont durcies.
Important Conséquence de ce ralentissement, Euler Hermes estime que le retard d’investissement accumulé depuis la dernière crise financière mondiale ne sera résorbé qu’en fin 2016 au plus tôt.
Or, l’absence ou l’insuffisance d’investissements est synonyme d’obsolescence et de perte de compétitivité pour les entreprises.
Important Pour rester dans la course en dépit des difficultés, la moitié des sondés vont concentrer leurs moyens sur des investissements « offensifs », les objectifs étant de :
Pour autant, depuis les investissements « défensifs », qui couvrent les mises aux normes, le renouvellement des équipements… sont 2 points supérieurs à leur niveau de 2017.
Important La décision des entreprises de renoncer temporairement à investir est motivée principalement par la nécessité de préserver leur rentabilité.
Plus de 3 répondants sur 10 évoquent ainsi la pression sur les prix de vente comme enjeu numéro un, en particulier dans les secteurs en B2C comme le commerce de détail. Ils sont respectivement 19 % et 17 % à redouter le coût des matières premières et de la main-d’œuvre.
Enfin, les dirigeants sont préoccupés par les retards de paiement, qui souvent, se transforment en impayés, impactant lourdement la trésorerie, au point d’entraîner le dépôt de bilan pour les sociétés les plus fragiles.
Important Euler Hermes anticipe d’ailleurs une hausse de 2 % des défaillances d’entreprises en 2019, après un mouvement baissier ininterrompu depuis 2015.
