La BCE a révélé une disparité de la croissance du crédit aux entreprises dans la zone euro

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Dans certains pays de la zone euro, le crédit aux entreprises est au ralenti depuis un bon bout de temps si la situation est toute différente pour d’autres. C’est ce qui ressort de la dernière statistique de la Banque centrale européenne portant sur le sujet en soutenant que différentes raisons sont à la source de cette disparité.

D’après la Banque centrale européenne, la croissance moyenne des offres de prêts destinées à financer les entreprises est d’environ 3,9% par an dans la zone euro si l’on croit son dernier statistique arrêté au mois d’avril de 2019.

À travers cette note, cet organisme a également révélé que ce taux est relativement bas dans certains pays de l’Europe du Sud comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal en affichant une progression annuelle de 0,75%.

Ce qui est loin d’être le cas pour d’autres, à l’instar de la France et l’Allemagne, ce niveau est surélevé à plus de 6% pour afficher un record jamais enregistré en l’espace d’une décennie.

Niveau record atteint dans les deux sens

Selon les statistiques de la BCE, la croissance du prêt professionnel dans la zone a atteint un niveau record dans les deux sens en affichant un taux des plus bas et des plus haut jamais enregistré ces dix dernières années.

S’agissant, du plus faible l’on peut citer celui de certains pays de l’Europe du Sud dont l’Espagne et le Portugal. Mais la situation est d’autant plus alarmante pour l’Italie qui a affiché une progression de 0,75% à fin avril dernier pour la troisième fois d’affilée.

Ainsi, cet accroissement est presque insignifiant par rapport à la moyenne annuelle de 3,9% sur l’ensemble du territoire européen. Et il l’est encore plus face à celui enregistré en Allemagne et en France. Dans ce sens, l’Hexagone a affiché la meilleure performance en affichant 6,6% pour un encours total de 1 000 milliards d’euros de prêts octroyés.

À noter que les investissements hors immobiliers qui ont bondi de 8,2% à 445 milliards d’euros et la hausse de 7% des crédits de trésorerie à court terme y sont pour beaucoup.

Certains pays sont lestés, d’autres, non

Il va sans dire que la progression du crédit aux entreprises dépend de la situation auxquelles se trouvent les banques de chaque pays.

Pour ceux qui affichent du retard par exemple à l’instar de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, leur croissance est principalement lestée par trois facteurs non négligeables empêchant les opérateurs financiers d’octroyer davantage de prêts. Entre autres :

  • Les conditions économiques peu favorables ;
  • L’existence de créances douteuses (NPL) caractérisées par des impayés de plus de 90 jours ;
  • Les procédures de saisie trop longue rendant l’issue de recouvrement difficile à prévoir pour les investisseurs.

Du côté de ceux qui mènent la danse comme la France et l’Allemagne, la situation est bien différente pour la simple raison qu’aucune créance douteuse ne les empêche de prêter autant qu’ils veulent. S’ajoutant à cela, les établissements bancaires opérants dans ces pays peuvent également compter sur d’autres leviers tels que les taux d’intérêt relativement bas.

Face à cette marge d’intérêt faible, les banques sont d’ailleurs obligées de miser sur de très grands volumes de production pour optimiser leur rendement quitte à s’exposer à des risques d’instabilité financière en cas de ralentissement économique.

Toutefois, certaines mesures ont été adoptées afin de permettre à ces dernières de se mettre à l’abri. Ainsi, ces établissements ont décidé de se créer un matelas de fonds propres pour se prémunir en épargnant sur leurs actifs pondérés. Soit 0,25% pour l’Allemagne et également 0,25% pour la France depuis avril si ce taux était de 0,50% auparavant.

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