L’état de santé du commerce international dépend principalement de celui du secteur financier

carte avec les continents mondiaux

Près d’une décennie après la crise de 2008, le commerce international commence à retrouver une certaine stabilité. Mais force est de constater qu’elle est encore loin de rivaliser avec ses performances d’avant cette époque. Et d’après certains économistes, différents facteurs sont à l’origine de cette asthénie en pointant principalement du doigt l’état de santé du secteur financier.

La bonne tenue des échanges commerciaux au niveau mondial dépend principalement de celui de la finance. C’est du moins, ce que s’accordent à dire les économistes à l’instar de Hyun Song Shin de la Banque des règlements internationaux.

Ces derniers soutiennent d’ailleurs que le secteur financier est le pilier majeur des échanges planétaires. Et ce, depuis que ce système est mis en place au Moyen Âge en faisant référence aux différentes crises qui se sont succédé jusqu’ici dont il est la cause.

Toutefois, il faut souligner que le métier d’argent n’est pas le seul à blâmer puisque de nombreux autres facteurs y jouent également un rôle non négligeable.

La finance est un pilier majeur du commerce international

Le secteur financier joue un rôle majeur dans le commerce international. De nombreux analystes en sont d’ailleurs convaincus ne serait-ce que d’énumérer l’économiste Marc Auboin de l’Organisation mondiale du commerce qui s’est exprimé en ces termes :

« 80 à 90% des transactions commerciales impliquent des formes de crédit, d’assurance ou de garantie ».

Marc Auboin.

Hyun Song Shin est également de cet avis en soutenant que les plus grands opérateurs multinationaux spécialisés dans l’import-export s’appuient essentiellement au financement d’entreprise pour développer au mieux leurs activités. À ce chef économiste de la Banque des règlements internationaux de préciser :

« Les banques sont cruciales pour le financement commercial. Des chaînes de valeur très longues sont viables seulement avec des conditions de financement très accommodantes ».

Marc Auboin.

Ainsi, la bonne tenue du commerce international dépend de l’état de santé de la finance. La crise asiatique de 1997 et de septembre 2008 ainsi que le kratch d’octobre 1929 en sont les preuves en notant que ces difficultés caractérisées par l’effondrement du secteur financier ont engendré un sérieux ralentissement des échanges mondiaux.

Et il faut dire que dix ans après la dernière crise, la situation est toujours au ralenti pour la simple raison que les établissements bancaires ne disposent plus d’assez de fonds propres pour soutenir le système à travers leurs services de prêts. Et ce, malgré les 250 milliards de dollars débloqué par le G20 en avril 2009 pour les aider à accomplir cette tâche.

D’autres facteurs pointés du doigt

Il va sans dire que la finance est le pilier fondamental du commerce international qu’un simple signe de faiblesse de celle-ci peut tout mettre en péril. Mais il faut dire qu’elle n’est pas la seule puisque d’autres facteurs sont pointés du doigt.

Les économistes évoquent par exemple, des raisons géoéconomiques caractérisées par le ralentissement des exportations des biens d’équipement et des matières premières après le boom de la Chine dans ce domaine.

Ils ont également mentionné le changement de stratégie des entreprises multinationales. En effet, ces dernières se doivent d’être plus prudentes quant à leurs exploitations industrielles étant conscientes de leurs vulnérabilités face à des situations liées au changement climatique et sismique ou de nature politique.

Après tout, elles peuvent désormais s’appuyer sur différents outils technologiques et numériques pour optimiser la production de produits locaux nécessitant peu de besoin en fonds de roulement et qui sont à la fois rentables et compétitifs sur le marché.

S’ajoutant à cela, la plupart d’entre elles préfèrent répondre aux demandes de proximité des clients en s’approchant de leurs marchés plutôt que d’exporter. Ce qui offre par la même occasion un précieux gain de temps en termes de délai de livraison.

L’on peut aussi citer la politique de certains dirigeants qui est généralement soutenue par la volonté de fermer la frontière de leur pays aux échanges internationaux.

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