Les entreprises françaises ont encore tendance à négliger les risques routiers professionnels

camion à pro en route

D’après une étude CSA réalisée pour Allianz, les risques professionnels routiers sont encore sous-estimés en France. Il s’agit pourtant d’un enjeu important dans le monde de l’entreprise. Cette étude remet notamment en cause le manque de maturité des professionnels en la matière. De ce fait, ils ne mesurent pas l’impact de ces incidents sur l’ensemble de leurs activités.

Les entreprises françaises ont perdu jusqu’à 6,4 millions de journées en 2017 à cause d’accidents routiers professionnels. Ces chiffres communiqués par l’Assurance maladie donnent un aperçu de l’ampleur du problème. Pourtant, les opérateurs économiques locaux ne semblent pas réagir en conséquence. Certains établissements prennent des initiatives concrètes en la matière, mais peinent à les formaliser et à les perfectionner.

CSA a d’ailleurs mené une étude sur le sujet, entre le 25 mars et le 9 avril 2019, pour Allianz. Elle a été réalisée auprès de 400 entreprises implantées en France, comptant au moins 6 salariés et disposant d’une flotte d’au moins 5 voitures, hormis les professionnels de l’agriculture et de l’automobile.

De nombreuses lacunes à déplorer

Selon le baromètre CSA-Allianz, seuls 77 % des responsables connaissent le DUER (document unique d’évaluation des risques), même s’il est obligatoire. 61 % d’entre eux ont néanmoins tenu compte du risque routier dans ce document. De plus, environ 32 % des responsables concernés ont affirmé avoir dressé un PPRR (plan de prévention du risque routier) en bonne et due forme.

La majorité des personnes interrogées ont expliqué la négligence de ces formalités par une méconnaissance de leurs utilités (11 %), un manque d’informations sur le sujet (13 %) ou un problème de disponibilité (26 %). Toutefois, en dépit de ces manquements en matière de formalisme, 95 % des entreprises analysées ont mis en place des initiatives concrètes dans ce domaine.

Ainsi, 90 % d’entre elles effectuent des entretiens et des suivis réguliers de leurs véhicules pour limiter le nombre d’accidents. 52 % des entreprises prévoient des campagnes de sensibilisation pour conscientiser leurs salariés. Enfin, 50 % des participants ont créé une charte de bonne conduite au volant (comprenant l’alcool, l’usage du téléphone…).

Les entreprises effectuent également des debriefings avec les employés après accident et développent diverses procédures pour l’utilisation des voitures de la flotte ou la gestion des sinistres. Par ailleurs, 24 % des sondés ont mis au point des formations de conduite, théoriques ou pratiques.

Malheureusement, 42 % des entreprises interrogées n’effectuent pas de suivis concernant les différentes formes de dérives de conduite, incluant la surconsommation de carburant, les amendes, la fréquence des accidents…

Un sujet méconnu et négligé

L’assurance professionnelle couvre de nombreux cas de figure dans la vie des salariés, dont les risques routiers. Malheureusement, ils sont souvent négligés par les entreprises françaises. Les responsables invoquent généralement le manque de temps pour expliquer cette tendance. Cependant, les observateurs considèrent qu’il s’agit surtout d’une véritable méconnaissance du sujet et de ses effets sur les résultats de l’entreprise.

Selon le directeur du département Banque Assurance chez CSA, Pierre Labarraque :

« Le risque routier ne fait pas partie de leurs priorités, car elles n’ont pas connaissance des coûts réels engendrés par un sinistre ».

Pierre Labarraque

Comme le démontre l’étude CSA-Allianz, 48 % des entreprises françaises ne sont pas en mesure d’évaluer les coûts totaux liés aux sinistres routiers. L’absence d’informations en la matière vient essentiellement d’une tendance générale à sous-estimer les risques routiers. De ce fait, aucune analyse sérieuse n’a été menée dans ces sens.

Paradoxalement, 63 % des participants savaient que le risque routier est une des premières causes de mortalité au travail. En effet, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, 134 décès sont survenus dans le cadre d’un déplacement professionnel en 2017.

Par ailleurs, les accidents routiers professionnels entraînent chaque année la perte de millions de journées de travail pour les sociétés françaises, tous secteurs confondus.

À travers cette étude effectuée par CSA, Allianz cherche à conscientiser les opérateurs économiques par rapport à l’importance des risques routiers professionnels. Il s’agit d‘un enjeu majeur pour la sécurité des salariés et la vie de l’entreprise en général

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