Le crédit représente une faille majeure à la croissance économique du Royaume-Uni

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Dans un contexte fortement influencé par le Brexit et une conjoncture mondiale improbable, beaucoup seraient tentés de penser que ces éléments seraient essentiellement à l’origine d’un éventuel ralentissement de l’économie britannique. Mais d’après un expert dans le domaine, le Royaume-Uni devrait plutôt se soucier du crédit qui, selon lui, représente une faille majeure à sa croissance.

Le Royaume-Uni aurait enregistré des performances encourageantes ces derniers mois en matière de croissance économique pour permettre à certains analystes de penser à une économie stable et dynamique. Ce n’est pourtant pas l’avis de Christopher Dembik, qui y voit une prouesse passagère.

Cet expert en macroéconomie chez Saxo Bank estime en effet que différents facteurs principalement liés à la sortie britannique de l’Union européenne menacent cette embellie et risquent d’y mettre un terme.

Et si ce n’est pas le cas, il y a de fortes chances que le crédit puisse s’en charger en affichant un taux d’accroissement inférieur au produit intérieur brut (PIB).

Un géant aux pieds d’argile

Pour le Royaume-Uni, la croissance économique est bel et bien au rendez-vous ces derniers mois pour permettre à son PIB d’égaler la progression moyenne des pays du G7. Mais en tenant compte des principaux leviers conduisant à cette prouesse, Christopher Dembik est amené à dire que :

Ce n’est pas, selon nous, le signe d’une économie très dynamique.

Christopher Dembik

En cette performance, cet expert en macroéconomie voit en effet un géant aux pieds d’argile puisqu’il est essentiellement porté par l’accroissement du niveau de la consommation suite à une hausse de 3,4% du salaire en glissement annuel. Soit, une situation passagère si l’on ce responsable qui s’est exprimé en ces termes :

Il y a fort à parier qu’il sera de courte durée, car le Brexit aura, quels que soient les accords commerciaux et politiques conclus avec l’UE, des effets préjudiciables sur les entreprises, sur le marché de l’emploi et sur la croissance en raison de l’incertitude qu’il engendrera.

Le crédit comme point faible principal

D’après Christopher Dembik, la bonne tenue de la croissance économique anglaise est vouée à fléchir et à demeurer dans une longue période de ralentissement.

Dans ce sens, ce spécialiste pointe du doigt l’atonie du système de créance incluant le crédit professionnel, le prêt à l’habitat et à la consommation ainsi que les autres services de la même lignée. Ce responsable y voit en effet le talon d’Achille du Royaume en soutenant que :

Le problème principal de l’économie britannique n’est pas vraiment le Brexit, mais l’absence de croissance du crédit, élément essentiel dans une économie fortement endettée.

Christopher Dembik

Il se trouve en effet que dans ce domaine, cette nation est à la traine en affichant un accroissement négatif de -4,4% au PIB cette année. Et à ce niveau, la consommation des ménages qui est le pilier de l’économie du pays n’aura d’autres issues que de faiblir. À ce Christopher Dembik d’ajouter :

La contraction durable de l’impulsion du crédit marque la fin du boom massif du crédit qui avait duré de 2015 à 2017 et pèsera à terme sur la consommation des ménages, qui représente environ 60% du PIB.

Christopher Dembik

Et d’après cet économiste, il ne s’agit pas là de l’unique menace puisqu’il a énuméré d’autres facteurs aggravants comme :

  • Le no deal Brexit qui devrait survenir à la fin octobre prochain ;
  • L’affaiblissement de la chaîne d’approvisionnement mondiale suite à une éventuelle accentuation de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ;
  • La stagnation de la masse monétaire dans les grandes puissances économiques impactant la croissance anglaise jusqu’à mi-juin 2020 ;
  • La déstabilisation du marché mondial du pétrole engendré par la tension américano-iranienne.
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