La transmission d’entreprise relève désormais d’un choix plutôt que d’une obligation

échanges de transmission entreprise

La cession et la reprise d’entreprise relèvent désormais d’un choix plutôt que d’une obligation. C’est ce qui ressort du dernier Observatoire du CRA qui a détecté des indices pointant dans ce sens sur la période d’exercice de 2018. Une situation permettant à cette association d’affirmer que la transmission évolue dans le bon sens.

D’après l’association des Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA), le nombre d’entreprises faisant l’objet d’une cession a affiché une baisse en 2018 par rapport à la saison précédente. Ce serait aussi le cas pour les différentes données relatives à ce sujet.

Ce qui n’empêche pourtant pas l’organisme de déceler différents points positifs permettant d’espérer un avenir meilleur pour le système à travers l’évolution du profil des repreneurs. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à s’y lancer par pur choix en notant qu’ils sont des cadres supérieurs pour la plupart. Pareille situation pour les cédants sauf que pour eux, la retraite constitue la raison principale.

La cession d’entreprise à la baisse

Pour la saison 2018, la tendance est à la baisse en ce qui concerne la cession d’entreprise ne serait-ce que de tenir en compte le nombre d’activités cédées qui a chuté de 30% par rapport en 2017. Et il faut dire que d’autres indices ont également emprunté cette voie si l’on croit les données de l’Observatoire du CRA.

À commencer par l’apport personnel des repreneurs qui a légèrement diminué pour se retrouver entre 100 000 et 500 000 euros pour la majorité (62%) et respectivement supérieure à 500 000 euros et inférieure à 100 000 euros pour 12 et 11% d’entre eux.

Tout cela pour dire que le montant du prêt professionnel destiné à l’acquisition a quelque peu augmenté pour compenser en tenant compte du fait que la valeur moyenne de cession s’est stabilisée à 839 000 euros contre 844 000 la saison précédente.

L’on constate également le recul de 30% de l’effectif des sociétés cédées pour afficher une moyenne de 6 employés par structure, mais aussi le repli de 4% du chiffre d’affaires des structures concernées qui s’est retrouvé à 1 474 000 euros contre 1 532 000 euros.

Une évolution positive au rendez-vous

Pour le CRA, le recul du nombre d’entreprises faisant l’objet d’une cession est déjà une preuve d’une bonne tenue du secteur entrepreneurial. Et d’après Bernard Fraioli, président de cette association, il ne s’agit pas de l’unique bonne nouvelle pour cette période puisqu’une évolution positive aussi a été au rendez-vous en ce qui concerne le profil des parties prenantes.

Du côté des cédants par exemple, la retraite figure désormais la raison principale les incitant à céder leur activité puisqu’ils sont 68% à évoquer ce motif si d’autres (18%) s’y lancent en évoquant la réorientation professionnelle. Ainsi, ils sont peu nombreux (14%) à pointer du doigt des raisons contraignantes comme des problèmes de santé ou autres.

Pareille situation pour les repreneurs qui sont plus motivés que jamais à se lancer dans le système si l’on croit Bernard Fraioli qui s’est exprimé en ces termes :

Reprendre une entreprise est motivée, pour la plupart des adhérents que nous accueillons au C R A, par une nouvelle envie d’entreprendre, autre chose, autrement, ailleurs.

Bernard Fraioli

Ce responsable a d’ailleurs rajouté que :

Il y a encore 5 ans, la reprise était encore une des issues pour ceux qui étaient licenciés.

Ainsi, la volonté d’entreprendre est au rendez-vous d’autant que 95% des intéressés ont suivis une formation supérieure et sont diplômés de Bac +5 ou sortants d’une école d’ingénierie ou du commerce. À Bernard Fraioli d’ajouter :

La création d’entreprise séduit des profils jeunes, qui rêvent de startup. La reprise s’adresse, elle, à une population de cadres, diplômée et expérimentée. …

Bernard Fraioli

Ainsi, ils sont bien nombreux à avoir de l’expérience dans l’entrepreneuriat d’autant que la plupart ont atteint l’âge idéal pour s’y mettre en présentant une moyenne de 45 ans. Soit autant d’atouts pour augmenter leur chance de réussite en notant que dans le lot, 7% sont des femmes, une part en légère hausse par rapport en 2017.

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