L’autoentrepreneuriat attire moins les Français malgré l’essor incontestable de celui-ci

jeune femme entrepreneur

Le statut d’autoentrepreneur existe en France depuis dix ans déjà. Aujourd’hui, le souhait de travailler à son compte a pris de l’ampleur dans le pays quoique la population affiche moins d’enthousiasme par rapport aux autres Européens, leur majorité préfère se contenter de leur situation en tant que salarié. Et cela pour plusieurs raisons.

Devenir autoentrepreneur et travailler de façon indépendante est sans conteste la meilleure solution au chômage. C’est ce que pensent près de neuf Français sur dix. Or, il s’avère que l’initiative permet aussi de bien gagner sa vie. Bon nombre des citoyens de la zone euro l’ont compris et se sont rués vers cette ouverture à l’indépendance.

Certes, l’engouement des Français pour la création d’entreprise a aussi pris de l’ampleur ces derniers temps, notamment l’année dernière où le nombre de sociétés nouvellement lancées a atteint des records, mais il se trouve que beaucoup d’entre eux hésitent encore à plonger dans l’aventure.

Leur hésitation se repose essentiellement sur le manque de protection sociale, une problématique que le gouvernement s’active à résoudre depuis 2018.

Intéressés, mais moins enthousiastes

Le Salon des entrepreneurs s’est déroulé le 6 et 7 février dernier. Une semaine auparavant, OpinionWay a communiqué les résultats de son sondage, pour le compte de la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires et l'Union des autoentrepreneurs et des travailleurs indépendants, portant sur l’appétence des Français pour l’autoentrepreneuriat.

Il s’avère que 28% des enquêtés semblent s’y intéresser. La France a en effet connu une recrudescence du nombre des entreprises créées en 2018. À noter que le choix de la taille de la société n’est pas unanime pour ces futurs entrepreneurs :

  • 52% sont attirés par les microentreprises, dont le nombre de lancements a progressé de 28% en un an, et ce en dépit de la nette hausse (100%) du plafonnement du chiffre d’affaires depuis début janvier ;
  • 34% veulent fonder seul une enseigne classique ;
  • 14% souhaitent se rallier entre eux pour en créer une.

Mais s’ils montrent de l’intérêt pour ce statut, ils sont en revanche quelque peu réticents à l’idée de s’y lancer. 50% seulement projettent de créer leur propre établissement au cours des deux prochaines années alors que plus de 65% sont prêts à le réaliser, avec un délai similaire, en Allemagne et en Espagne. L’enquête révèle que 63% des Français préfèrent travailler au sein d'une société.

Les Français hésitent pour plusieurs raisons

Pour 88% des interrogés, l’autoentrepreneuriat est une alternative au chômage étant donné qu’il offre une opportunité de se créer un emploi. Toujours est-il que seuls 53% de la masse conçoivent que le statut peut être plus rémunérateur (contre 90% des Britanniques). Ils sont d’ailleurs moins optimistes (48%) quant à la valorisation de celui-ci par la société alors que 81% de leurs voisins d’outre-Manche sont de cet avis.

Mais si la difficulté à obtenir un financement entreprise et la complexité des procédures administratives peuvent démotiver plus d’un potentiel autoentrepreneur français, le principal frein est l’insuffisance de couverture sociale (52%). Et c’est aussi le cas pour leurs voisins européens :

  • Près de cinq Britanniques sur dix (49%) ;
  • Près de sept Allemands sur dix (66%) ;
  • Près de huit Espagnols sur dix (76%).

Quoi qu’il en soit, le gouvernement s’active déjà pour pallier ce manque. Ainsi, depuis plus d’un an, de nouvelles mesures ont été mises en place pour optimiser la protection de ces travailleurs indépendants, qui vont tous être indemnisés journalièrement durant leur repos maladie d’ici 2020. Au délégué général du Syndicat des indépendants, Jean-Guilhem Darré, de souligner :

Il y a eu de véritables avancées, avec la mise en place du mi-temps thérapeutique et l'alignement du congé maternité des indépendantes sur celui des salariées.

Jean-Guilhem Darré.

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