Selon une étude récemment publiée par Malakoff Médéric Humanis, au cours de l’année écoulée, 44 % de salariés ont été mis en arrêt maladie par le médecin du travail. 37 % se sont même vu prescrire au moins deux arrêts. Pourtant, 28 % de ces personnes, en particulier les dirigeants, n’ont pas respecté cette prescription.
Les résultats de l’enquête montrent que
« Sur l’ensemble des salariés arrêtés durant les 12 derniers mois, 36 % en ont également bénéficié l’an dernier ».
Les plus représentés sont les jeunes âgés de 18 à 34 ans (49 %). Durant la période, près de 4 employés sur 10 ont eu deux arrêts ou plus, voire trois ou plus pour 8 %. Le secteur le plus touché est celui de l’hôtellerie-restauration.
Selon Anne-Sophie Godon, Directrice du Comptoir de la Nouvelle Entreprise et Directrice de l’innovation au sein du cabinet,
« Leur engagement n’est pas à mettre en cause, mais plutôt leur rapport au travail et à la santé ».
Anne-Sophie Godon.
À l’aise avec les outils numériques, ils sont habitués à travailler de partout. Par ailleurs, ils ont pu être influencés négativement par l’image de leurs parents, qui se forçaient à répondre présents coûte que coûte.
Interrogés quant aux raisons de ces arrêts, les salariés ont cité en premier lieu des maladies ordinaires (36 %), devant les troubles musculo-squelettiques (25 %), ainsi que les problèmes psychosociaux ou le burn-out (18 %). Pour ce dernier type de cas, Mme Godon souligne un
« Décalage entre l’exposition réelle des salariés à ces facteurs de risques et les arrêts maladie prescrits en conséquence ».
Anne-Sophie Godon.
En effet, selon une précédente enquête de Malakoff-Médéric Humanis, plus de la moitié des salariés se plaignent d’épuisement professionnel, leur pourcentage passant de 50 à 54 % entre 2018 et 2019.
Mais alors que le nombre d’arrêts maladie se maintient à un niveau élevé,
Important Les salariés concernés ne suivent pas les consignes de leur médecin.
28 % d’entre eux continuent à travailler, ou prennent seulement une partie des jours qui leur sont accordés pour se soigner.
D’après les résultats de l’enquête,
« Plus la durée de l’arrêt est courte, moins celui-ci est respecté ».
Ainsi, les employés arrêtés entre 4 et 10 jours restent le plus souvent en activité. Pour un arrêt compris entre 6 et 15 jours, ils ont tendance à reprendre avant la date fixée.
Pour expliquer ce phénomène, les salariés évoquent
« La volonté de « ne pas se laisser aller », ainsi que la perte de rémunération pour les journées d’absence ».
En cas d’interruption longue de l’activité professionnelle.
Une assurance permet de recevoir des indemnités compensatrices qui évitent des conséquences graves sur les finances du ménage.
Toutefois, près d’un travailleur sur 4 ayant déjà renoncé à respecter le temps de repos préconisé reconnaît l’avoir regretté par la suite. 63 % des répondants, et 80 % des dirigeants interrogés, souhaiteraient, en cas de maladie, et si cette organisation est adaptée à leur cas, que le médecin privilégie le télétravail à l’arrêt maladie.