Le doute s’installe sur l’avenir du crowdlending destiné aux TPME

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Sur l’ensemble du territoire français, l’essor du crowdlending n’est plus à prouver ne serait-ce que d’énumérer sa performance de l’année dernière ainsi que des saisons précédentes. Mais derrière cette prouesse se cachent toutefois certains signes de faiblesses qui portent à croire qu’il s’agit là d’un géant aux pieds d’argile notamment en ce qui concerne les offres destinées aux TPME.

En 2018, le crowdlending destiné à financer les TPME a connu une performance non négligeable en affichant un taux de croissance élevé de 40% pour un montant total de 273 millions d’euros si l’on croit les données récemment publiées par l’association Financement Participatif France. Soit, une preuve irréfutable de l’attirance des particuliers pour ce type de financement participatif sous forme de prêt.

Mais en tenant compte de différents indices comme les taux élevés des défauts de remboursement ou encore la conversion des plateformes qui lui sont dédiées pour se concentrer sur d’autres activités, le doute s’installe en ce qui concerne l’avenir du système.

Un système rongé de l’intérieur

Si actuellement, le doute s’installe quant à l’avenir du crowdlending destiné aux TPME, c’est que différents indices portent à croire que malgré sa performance apparente, le système est rongé de l’intérieur et risque de s’en affaiblir.

À commencer par les défauts de remboursement qui ont atteint un niveau inquiétant si l’on tient compte des taux d’incident qui ont littéralement décuplé en l’espace d’un an auprès des plateformes spécialisées dans le domaine. Soit :

  • De 14,29% en 2017 à 20,62% en 2018 pour Lendopolis ;
  • De 2,03% fin 2017 à 5,11% en 2018 pour Credit.fr ;
  • De 1% en 2016 à 8,92% fin 2017 pour Pretup.

C’est d’ailleurs, l’une des raisons qui ont poussé Lendopolis à suspendre ses prêts aux TPE et aux PME pour se concentrer sur les deux secteurs les plus porteurs du crowdlending que sont les projets liés à l’immobilier et aux énergies renouvelables.

Ainsi, le marché du crédit aux TPME est désormais très peu rentable et son essor depuis 2014 en serait la cause en favorisant la croissance du nombre d’acteurs évoluant dans le domaine pour en faire un univers fortement concurrentiel.

Ce qui implique que pour rester dans la course, les sites de crowdlending se doivent d’assouplir leurs critères de sélection, quitte à proposer des projets de plus en plus risqués aux investisseurs particuliers. Soit, une pratique qui ne fait qu’accentuer les défauts de paiement.

Les banques font leur come-back

Face à la croissance significative du crowdlending sur le marché du prêt professionnel, les établissements bancaires ont décidé de reconquérir le système si auparavant, ils étaient quelque peu réticents et très sélectifs lorsqu’il est question d’emprunter à des TPME.

Désormais, ces acteurs de poids viennent concurrencer les plateformes de financement participatif qui n’ont que la souplesse des critères de sélections des dossiers ainsi que les délais écourtés des collectes de fonds comme atout principal pour séduire les porteurs de projets. Ces dernières sont en effet pénalisées par des taux d’intérêt relativement élevés si l’on croit un spécialiste du crowdlending qui s’est exprimé en ces termes :

« Pourquoi une PME rentable irait chercher un prêt à 5 % via le crowdlending quand la banque lui propose 1,5% ? »

En notant que pour ces sites, le taux moyen est de 6%, ils auront de plus en plus du mal à rivaliser avec les banques d’autant que ces dernières sont actuellement parvenues à rattraper leur retard quant à la digitalisation de leurs services. Celle qui permet plus de réactivité aux traitements des dossiers et qui écourte les délais d’obtention des capitaux.

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