Le développement du secteur agricole est lesté par des problèmes financiers

secteur agricole

L’agriculture figure parmi les secteurs clés qui permettent de soutenir d’une façon pérenne la croissance économique d’un pays. Pourtant, ce domaine éprouve encore beaucoup de peine à se développer. Et d’après les constats, il est principalement lesté par des problèmes financiers, malgré l’existence de différents outils destinés à y remédier.

Le secteur agricole est un domaine où les besoins en financement demeurent élevés. Et malgré les différentes mesures gouvernementales destinées à soutenir les agriculteurs, ils peinent à sortir la tête hors de l’eau. Les difficultés financières lestant le développement de leurs activités persistent.

Et ce, même si différentes offres de prêts bancaires ou autres types de financement innovants sont en leur portée et qu’une politique agricole commune soit mise en œuvre.

Tout cela pour dire que l’agriculture est encore pénalisée par des facteurs d’ordre financiers si l’on tient compte des avis de différents acteurs composés de banquiers, d’agriculteurs ou autres experts qui se sont réunis récemment à l’occasion d’une table ronde qui s’est tenue à Paris.

Un secteur lesté par un déséquilibre financier

Dans le cadre de ses études portant sur le financement de l’agriculture, Euractiv a récemment réuni autour d’une table ronde, différents acteurs du domaine. Il en est ressorti que le secteur est lesté par différents facteurs particulièrement liés au déséquilibre entre les besoins en fonds de roulement et la rémunération des agriculteurs. À Cyril Temin, fondateur d’Agrilend, une plateforme de financement participatif de préciser :

L’agriculture est un secteur qui a des besoins industriels, mais aussi des revenus d’artisans.

Cyril Temin.

Et à un banquier d’illustrer :

Mais le problème, c’est qu’il faut consentir des investissements lourds pour se lancer. Par exemple pour initier une activité de production laitière de 300 000 litres, le ticket d’entrée minimum est à 600 000 euros.

Ainsi, le secteur consomme beaucoup de capitaux, mais demeure relativement peu rentable si l’on croit Jean-Christophe Roubin, directeur de l’Agriculture du Crédit Agricole :

Il y a un problème sur la valeur ajoutée, et cela depuis des années. Malgré l’amélioration des exploitations, la valeur versée aux agriculteurs n’est pas en train d’augmenter. En 25 ans, le prix des céréales n’a pas augmenté par exemple.

Jean-Christophe Roubin.

Les soutiens demeurent insuffisants

Il va sans dire que les différents acteurs sont conscients des difficultés auxquels le secteur agricole fait face. Ce qui les incite d’ailleurs à adopter certaines mesures afin de soutenir le système, mais il s’avère que ce soit insuffisant.

En ce qui concerne les établissements bancaires, ils prennent part activement au financement entreprise en réduisant considérablement les taux d’intérêt qui en sont liés pour que les agriculteurs puissent y accéder plus facilement. Par rapport à la marge proposée en Irlande par exemple, celle proposée en France est relativement avec une moyenne de 1,2 % ou 1,3 % contre 5 ou 6 %.

Le gouvernement y met aussi du sien avec la politique agricole commune (PAC) qui table actuellement sur le fait que :

Certaines pratiques agricoles méritent d’être rémunérées, car elles ont un impact positif sur l’environnement.

Ce qui demeure également insuffisant puisque cette éventualité ne concerne que certains desseins. D’après Sophie Danlos, directrice de l’association Fermes d’Avenir :

Si la PAC permet de soutenir les agriculteurs, elle laisse pourtant à l’écart un certain nombre de projets, qui « ne cochent pas les cases.

Sophie Danlos.

Toutefois, il faut préciser qu’une proposition est actuellement en pleine phase de négociation en ce qui concerne la PAC dont l’objectif principal est d’accompagner les agriculteurs dans le financement de leurs exploitations.

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