Sénégal : la croissance des crédits bancaires de détail au point mort

 ville de Dakar

Dans un rapport qui porte le titre de « La réforme de la banque du Sénégal progresse mais tarde à suivre les tendances macroéconomiques », l’agence de notation financière, Fitch Ratings, a indiqué que la croissance du crédit bancaire de détail reste limitée, malgré un contexte économique favorable du Sénégal. Le dynamisme économique enregistré depuis 2015 est maintenu dans son rythme avec un taux de plus de 6 % chaque année.

Revue de la croissance économique du Sénégal

Le dynamisme économique du Sénégal est soutenu par le secteur primaire et tertiaire qui enregistre une croissance respective de 12 % et 7 % en 2017 contre 7,9 % et 6,6 % en 2016.

Important D’après l'agence américano-franco-britannique, dans son rapport publié cette semaine, une croissance annuelle moyenne de 6,6 % est attendue dans l’horizon 2018-2020.

Le rapport soutient que cette croissance à moyen terme sera portée par l'amélioration des infrastructures, l'amélioration de l'environnement commercial et la découverte de grands gisements d'hydrocarbures en mer.

Le document indique également que :

« L’adhésion à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) signifie que le Sénégal bénéficie d'une monnaie stable et d'une inflation modérée ».

Une croissance des crédits bancaires qui ne suit pas

Toujours selon le même rapport de Fitch Ratings, le contexte économique général du Sénégal n’a aucune influence positive sur la croissance des crédits bancaires. Le crédit de détail est le plus touché par cette inertie.

Fitch Ratings indique :

« La croissance des prêts est modeste et ne montre aucun signe de dépassement de la croissance du PIB malgré un environnement opérationnel relativement stable. Le crédit accordé par le secteur bancaire, dont l'essentiel est destiné au secteur privé, a augmenté en moyenne de 6% par an par rapport à 2015-2017 ».

Fitch Ratings.

Et à l’agence américano-franco-britannique a même ajouté que ce constat est assez exceptionnel du fait des économies en développement à croissance rapide. Normalement, le rythme des nouveaux prêts bancaires devrait dépasser le rythme de croissance du PIB.

L’environnement bancaire surpeuplé comme risque au secteur bancaire

Selon l’explication de Fitch Ratings, c’est l’environnement bancaire surpeuplé qui limite la croissance du crédit en créant un environnement opérationnel défavorable. Le rapport indique que le pays est surpeuplé, le niveau de développement est faible comme en témoignent les revenus par habitant (environ 1 500 USD).

Important Les indicateurs économiques sont médiocres.

Avec un taux de bancarisation inférieur à 10 %, ce constat peut paraître surprenant.

L’une des conséquences néfastes de cette situation serait, pour l’expert financier, l’augmentation du nombre des emprunteurs d’un seul nom. Cette situation décrite par le rapport fait courir un risque au secteur bancaire. En effet, la statistique des prêts bancaires au Sénégal est dominée par les crédits professionnels.

Mais l’agence soupçonne que derrière les nombres limités des emprunteurs particuliers se cachent un nombre important d’emprunteurs d’un seul nom, c'est-à-dire un groupe d’individus qui emprunte sous le nom d’une seule personne.

 

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