Le sort de Toys’R’Us est entre les mains des tribunaux du commerce

capture ecran site Toys’R’Us

La distribution de jouets est au cœur de scandale. Les deux acteurs majeurs dans ce secteur n’attendent plus que le verdict des instances compétentes. Crise ayant commencée aux États-Unis, les répercussions se font déjà ressentir sur le territoire français. Toys’R’Us et La Grande Récré sont alors en mauvaise passe jusqu’à maintenant.

Après plus de 50 ans de succès, Toys’R’Us, en mars dernier, déclare faillite. Les causes en sont nombreuses, mais elles peuvent être catégorisées en deux, qui sont des raisons financières et des causes stratégiques. Et le cauchemar de Toys’R’Us continue.

Aujourd’hui, l’enseigne attend la décision des tribunaux de commerce, particulièrement le tribunal d’Evry, afin de statuer sur son sort. Des candidats ont déjà déposé leurs dossiers pour postuler en tant que repreneur de l’enseigne.

La Grande Récré, une autre grande enseigne dans la distribution de jouets est également en mauvaise posture. Heureusement, le tribunal de commerce de Paris procède aujourd’hui à une mise en examen des principaux investisseurs intéressés.

Des solutions de redressement pour Toys’R’Us et La Grande récré

Le tribunal du commerce d’Évry tente une procédure de redressement à l’encontre de Toys’R’Us France, depuis le 25 juillet dernier.

Cette instance travaillera en collaboration avec 2 administrateurs judiciaires, qui devront rédiger un premier rapport sur les 3 candidats potentiels, pour la prochaine audience, soit le 3 octobre prochain.

Ces trois enseignes sont réputées comme étant solides et semblent toutes disposer des moyens nécessaires pour assurer une bonne reprise. En effet, elles sont en mesure de :

  • conserver la majorité des salariés
  • maintenir une grande partie des magasins

Par ailleurs, les candidats peuvent encore modifier leurs offres, jusqu’à la fin de ce mois de septembre.

À l’issue de cette procédure, les 1400 salariés devront apprendre à s’adapter aux nouvelles mesures et aux nouveaux règlements, suivant les normes sur le marché.

Le tribunal est ainsi tenu de choisir lequel de ces candidats repreneurs est le plus qualifié pour la mission. Les profils retenus ont été sélectionnés parmi ceux qui ont répondu à l’appel avant le 3 septembre.

L’offre d’Orchestra est le premier arrivé, étant donné que son fondateur, Pierre Mestre, s’intéresse fortement au dossier depuis des mois et donc, le connait parfaitement. Ensuite vient celle de JelleJ Jouets, qui est contrôlée par le fonds d’investissement Cyrus capital. Enfin, la proposition de la Financière Immobilière Bordelaise (FIB). Cette enseigne est connue pour avoir fait l’acquisition de 22 magasins du Groupe Galeries Lafayette, en juin dernier.

Quant à La Grande Récré, la restructuration de sa maison-mère est déjà en cours d’examen au tribunal de commerce de Paris. Cette Chambre compte lui faire adopter le plan de continuation, proposé par ses dirigeants.

Si l’enseigne rejette le plan, le tribunal sera tenu de statuer sur la nouvelle offre de cession qui sera présentée par la FIB.

Pour prendre sa décision, le tribunal sera aidé par les deux administrateurs judiciaires et d’autres acteurs. Ils devront choisir l’offre la plus pérenne, mais surtout la plus généreuse, concernant l’emploi et le prix de cession.

Des dettes de plus de 4 milliards d’euros, qui ont conduit Toys’R’Us à sa perte

Fondé en 1948 par Charles Lazarius, Toys’R’Us connait très vite un succès international. Si ce fondateur a réussi une telle percée, c’est grâce à une stratégie particulière. En développant ses jouets et accessoires de puériculture, il était plus à l’écoute des besoins de ses clients que ses concurrents.

Grâce à cette faculté d’adaptation, l’enseigne est présente partout dans le monde, dont 750 magasins sur le continent américain, et le même nombre éparpillé sur 35 pays, dont la France.

Le départ de son fondateur a été pour Toys’R’Us le facteur de son déclin. L’enseigne est rachetée par le biais d’un LBO (leveraged buy-out) ou achat à effet de levier (AEL). Il s’agit d’un système de financement qui assura l’acquisition d’une entreprise par le biais d’un prêt professionnel.

Le mode de remboursement se fera grâce aux bénéfices réalisés par l’entreprise rachetée. Ce dispositif est efficace certes, mais à partir du moment où l’entreprise rachetée ne fait plus de bénéfices, l’acquéreur n’est plus en mesure de rembourser.

C’est en mars dernier que Toys’R’Us est déclaré en faillite. Les raisons de cette chute sont nombreuses :

  • un endettement de 4,3 milliards d’euros, à cause du LBO ;
  • un manque de vision ;
  • l’absence de la capacité d’adaptation comme à ses débuts. En effet, l’enseigne s’est complètement désintéressée de l’évolution du numérique et des nouvelles exigences des enfants ;
  • l’insuffisance d’investissement dans la transformation numérique.
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