Le crédit à long terme peine à se faire une place dans la zone Cemac

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Dans la zone Cemac (communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), les offres de prêts bancaires sont fortement plébiscitées par les entreprises et les particuliers. Toutefois, la tendance veut que ce soit les crédits à court et à moyen terme qui prennent largement le dessus en supplantant de loin les créances à long terme.

Pour des raisons assez particulières, le crédit à long terme peine à se faire une place dans la zone économique et monétaire de l’Afrique centrale. D’après les experts financiers, la prudence des banques locales vis-à-vis des emprunteurs en serait la cause principale. Mais il se trouve également que ces dernières éprouvent des difficultés à financer ce type de projet.

Ainsi, les clients bancaires n’ont plus qu’à se concentrer sur les prêts à court et moyen terme. Et dans ce domaine, tout indique que les particuliers sont nettement plus motivés que les entreprises si l’on se réfère aux résultats de l’enquête menée par Ecofin sur le second semestre 2017.

Le crédit à long terme suscite la prudence

Si le crédit à long terme est très peu sollicité dans la zone Cemac, c’est qu’il suscite la prudence auprès des différents acteurs.

Du côté des entrepreneurs, la réticence est assez justifiée si l’on tient compte des conditions de prêts auxquelles ils doivent faire face :

  • La forte exigence des garanties de nature tangible
  • La focalisation sur les éléments purement quantitatifs pour évaluer les emprunteurs ;
  • La forte propension à la non-renégociabilité en cas de faillite de l’emprunteur ;
  • L’accroissement arbitraire des taux d’intérêt.

En ce qui concerne les établissements bancaires locaux, ils n’ont tout simplement pas les fonds nécessaires pour répondre à ce type de projet qui nécessite des ressources conséquentes. Mais ce n’est pas tout, ils doivent également se plier à deux réglementations qui ne jouent pas forcément en leur faveur en jonglant sur leurs fonds propres :

  • La norme Bâle I de 1998, qui lie les fonds au montant des crédits distribués ;
  • La norme Bâle II de 2004, faisant dépendre le niveau du capital bancaire du risque du portefeuille de chaque emprunteur.

Le crédit à court terme prend le dessus

Dans la zone Cemac, ce sont les crédits dont les échéances ne dépassent pas dix ans qui prennent le dessus sur la période du second semestre 2017. Au rapport de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) de préciser :

84,26% des crédits décaissables fournis pendant cette période ont été des concours à court terme, contre 13,49% pour le moyen terme et 2,25% pour le long terme.

Dans les détails, les particuliers viennent en tête de liste en obtenant près de la moitié (47,85%) des montants destinés à financer des projets à moyen terme. Les grandes entreprises et les PME se trouvent loin derrière en enregistrant respectivement 24,64% et 27,28%.

En termes de crédit professionnel sur le long terme, le trophée revient aux structures d’envergures conséquentes avec un pourcentage élevé à 58,54%. Mais, cette fois encore, les particuliers s’imposent face aux PME en affichant 21,41% des parts contre 20,05%.

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