La croissance des dettes des entreprises interpelle les régulateurs

calculs de finances par un professionnel

Le rapport de la Banque de France révèle une augmentation importante des crédits aux entreprises non financières. Craignant les conséquences d’une éventuelle remontée des taux, les régulateurs préconisent des mesures de précaution permettant aux banques d’absorber les défauts de paiement. L’Allemagne, qui connaît une situation similaire, surveille étroitement les flux de crédits.

Progression soutenue des prêts aux entreprises

Les crédits à l’investissement ont bondi de +6,4 % en juillet, une dynamique qui demeure « très forte » malgré un léger recul par rapport à juin. Sur un an, l’encours des crédits aux entreprises a progressé de +5,3 % pour un montant de 995 milliards d’euros. Cette croissance s’explique par une conjoncture favorable aux investissements, et des taux qui restent bas.

Face à cette situation, la Banque de France a averti d’un possible « risque de crédit pour le système financier » en raison de l’important endettement des entreprises, au cas où les taux d’intérêt augmenteraient brusquement.

En juillet, la mesure de précaution décidée par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) est entrée en vigueur, plafonnant les expositions des grandes banques françaises face aux endettements des sociétés.

Le HCSF a aussi préconisé un coussin de fonds propres contracycliques afin de parer à un éventuel retournement conjoncturel, et d’assurer que les banques continuent à pouvoir prêter aux PME.

Un contexte de pré-crise financière ?

En Allemagne, le prêt professionnel connaît également une croissance importante, qui est surveillée de près par les autorités régulatrices.

Important La progression sur un an des crédits aux entreprises a atteint +5,9 %, remettant en question la capacité des banques à faire face aux défauts de créance en cas de grave récession.

Le rapport mensuel de la Deutsche Bundesbank note que « ce niveau de croissance est le plus haut observé depuis 2008 », tandis que la surveillance bancaire BaFin compare la situation actuelle à celle qui a précédé la dernière crise financière.

En tout cas, les banques se livrent à une concurrence intense sur le marché du crédit. Bénéficiant d’un coût de financement avantageux et d’une politique favorable de la Banque centrale européenne, les entreprises n’hésitent pas à emprunter. Pour ces institutions financières, le prêt aux PME est une activité plutôt rentable dans un contexte de taux bas.

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