L’autofinancement représente la principale source de financement des TPME marocaines

 calculs de financement

Une analyse de la base des données bilancielles de l’OMPIC a permis à la Bank Al-Maghrib (BAM) de constater que les ressources des très petites, petites et moyennes entreprises marocaines (TPME) étaient principalement composées de capitaux propres. Pour cause : soit les dirigeants tiennent à garder le contrôle de leur entreprise, soit l’accès au financement est encore compliqué.

Une forte représentation des capitaux propres

L’analyse de la Bank Al-Maghrib fait ressortir qu’entre 2012 à 2016, les capitaux propres représentent 37 % des ressources des PME marocaines. Le prêt bancaire et les dettes professionnels n’en constituent respectivement que 20 % et 19 %.

La structure est quasi-similaire pour les TPE, qui se distinguent par une représentation plus importante des emprunts auprès des associés, indique la BAM.

L’analyse de la BAM vient confirmer les résultats d’une étude menée par la Banque européenne d’investissement (BEI), selon laquelle le financement des PME marocaines provient principalement des fonds propres et des bénéfices non répartis.

Ces ressources constituent 60 % du financement des dépenses d’investissement et 70 % du besoin en fonds de roulement. Le crédit professionnel ne représente que 20 % pour chaque type de financement.

Cette configuration des ressources est quasi-similaire à celles observées dans les pays du sud de la Méditerranée, où l’autofinancement atteint 60 % des investissements et 80 % pour le BFR. Le prêt bancaire ne couvrant que 19 % des dépenses d’investissement et 11 % du BFR.

Des problèmes d’accès au financement

Selon la BAM, cette prédominance des fonds propres dans la structure des ressources des entreprises marocaines tient à plusieurs raisons.

  • D’une part, les dirigeants tiennent à garder le contrôle de leur entreprise.
  • D’autre part, pour des raisons fiscales ou pour mieux faire face à la concurrence, les entreprises émettent une certaine réserve par rapport à la transparence financière.
  • Enfin, il y a l’accès aux solutions de financement, qui demeure encore difficile.

Dans ses conclusions, l’étude rappelle que les problèmes d’accès au financement représentent un des principaux obstacles au développement du secteur privé au Maroc.

Ce problème avait déjà été pointé du doigt par un précédent rapport de la Banque Mondiale, selon lequel l’environnement des affaires au Maroc est perturbé par :

  • l’importance du secteur informel,
  • le manque de formation de la main-d’œuvre,
  • la corruption et les difficultés de financement.
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