L’IFC joue un rôle important dans le développement durable de l’Afrique

Kinshasa quartier central des affaires, au Congo, vue sur la ville

La santé économique de l’Afrique reprend de la couleur, après des hauts et des bas. Aux différents progrès constatés s’accompagnent toutefois des défis énormes encore à relever, notamment au niveau de la création d’emploi. C’est là que l’IFC intervient. Cette organisation de la Banque mondiale aide, en effet, les entreprises africaines à accéder à des financements.

Le développement durable n'est aucunement envisageable sans l’intervention d’un secteur privé très actif. C’est ce qu’a soutenu le vice-président de l’IFC (Société financière internationale) pour le continent africain et le Moyen-Orient, lors de son interview avec La Tribune Afrique. Le groupe qu’il régit priorise en effet l’accompagnement des entreprises, en vue de les aider à mieux se développer.

Il faut dire que ce sont des pourvoyeuses d’emploi dans ce territoire qui subit encore des problèmes occasionnés par la croissance démographique élevée, et où les ménages vivant sous le seuil de la pauvreté comptent encore des centaines de millions.

Certes, l’économie de l’Afrique recommence maintenant à virer au vert, mais la réalisation d’une levée de fonds reste toujours quelque peu difficile ainsi que le développement des marchés de capitaux.

L’état de l’économie africaine, vu par Sérgio Pimenta

Sérgio Pimenta, qui a repris en début 2018 les rênes de l’IFC en tant que vice-président, la société financière internationale pour le Moyen-Orient et l’Afrique, a été interrogé sur les de développement du continent au cours des dernières années.

Il s’avère que son économie connait une remontée prometteuse après s’être repliée. Les analystes prévoient d’ailleurs une croissance économique de 3,1% pour cette année et 3,6% pour l’an prochain.

Bien que le nombre des Africains vivant sous le seuil de la pauvreté soit encore estimé à 390 millions, ceux dont les ressources journalières ne dépassent pas 1,9 dollar ne représentent plus que 40% de la population, s’ils étaient à 60% auparavant.

Ces chiffres reflètent l’émergence d’une classe moyenne. Une situation qui n’atténue en rien les inégalités sociales, car près de deux tiers des résidents ne bénéficient pas d’électricité (65%) et encore moins des soins de santé (70%).

Quant aux emplois, son accessibilité reste un grand défi encore à réaliser étant donné que 1,7 million de personnes arrivent sur ce marché chaque mois. Et cela à cause de l’explosion démographique que le continent doit encore confronter.

D’où l’intérêt d’inventer des opportunités. Il faut dire que la prise en charge de la mise en place des infrastructures relevait du secteur public. Ce qui n’est plus le cas actuellement. Or, d’après Sérgio Pimenta :

« Il existe aujourd'hui un consensus sur le fait que le développement durable n'est pas possible sans un secteur privé très actif ».

Sérgio Pimenta.

Les soutiens apportés aux entreprises africaines par IFC

L’IFC joue un rôle important dans l’optimisation du développement des sociétés africaines, notamment en boostant le commerce transfrontalier et les investissements. Pour preuve, une alliance entre Attijariwafa Bank et elle a été conclue le 26 mars dernier. Cela afin de faciliter le financement des entreprises (TIC, PME et PMI). Ses soutiens portent aussi sur :

  • L’appui des établissements financiers dans leur analyse des risques ;
  • Le partage avec ces organismes des risques financiers liés aux portefeuilles de crédits.

L’environnement des affaires rendant l’accès au secteur bancaire plus difficile pour ces entreprises, IFC s’engage à les accompagner dans leurs premiers pas. À Sérgio Pimenta d’expliquer ses stratégies :

« Comment la TPE devient-elle une PME puis un groupe ? […] Pour les TPE, nous réalisons un certain nombre de choses à travers les banques et les fonds d'investissement. […] Avec un peu de financement, une entreprise qui compte 5 employés en comptera 50 trois ans plus tard ».

Sérgio Pimenta.

IFC intervient aussi dans le développement du marché des capitaux par les États africains. Il s’agit au préalable de contribuer à l’élaboration des réglementations. D’autant plus que les investisseurs sont plus confiants avec l’intervention de cette entité. Ce qui rend les titres plus facilement souscrits. Selon Sérgio Pimenta :

« Notre département Trésorerie aide les entreprises dans les marchés émergents à réaliser des émissions de titres localement. Nous parvenons peu à peu à développer leur marché de capitaux. Par ailleurs, nous sommes les premiers à être prêts à émettre des titres sur les marchés locaux ».

Sérgio Pimenta.

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