Comment les banques fixent-elles le taux d’intérêt des crédits professionnels ?

Professionnels bancaires

En Europe, le prêt bancaire reste la première source de financement des entreprises. Lorsqu’elles accordent un crédit à ces dernières, les banques décident librement du taux et du montant des frais à appliquer. Concernant le taux du crédit, les établissements le fixent en prenant en considération plusieurs critères. Lesquels ? Pour le savoir, il est important de connaître le fonctionnement des enseignes bancaires.

Les établissements bancaires doivent parfois se refinancer et s’adressent à la banque centrale de leur pays. Soit ils le fontdirectement auprès de l’institution, soit ils passent par celle-cipour emprunter auprès d’autres banques.

Dans le premier cas, les enseignes doivent mettre des actifs en garantie si elles veulent obtenir les fonds sollicités. Dans le second cas, elles empruntent à leurs consœurs au taux interbancaire.

Fixé par la banque centrale, celui-ci est dérivé du taux directeur de l’institution. Concernant les banques qui affichent un surplus de liquidité, elles ont la possibilité de prêter cet excédent ou le placer à la banque centrale, sur leur compte de dépôt.

Les contraintes auxquelles les banques sont soumises

Toujours dans le cadre de l’exercice de leurs activités, les banques doivent se plier à certaines contraintes. D’abord, elles sont obligées de maintenir un niveau deréserves obligatoires sur un compte ouvert auprès de la banque centrale. Celui-ci est déterminé selon le montant des dépôts effectués par leurs clients.

Ensuite, le bilan des établissements doit présenter des actifs « éligibles » pour pouvoir bénéficier d’un refinancement auprès de la banque centrale.Enfin, les réglementations de Bâle I, II et III imposent aux enseignes bancaires des ratios de fonds propres minimum destinés à renforcer leur solvabilité.

Les éléments retenus lors de la fixation du taux du crédit

Lorsqu’elles consentent un prêt aux entreprises, les banques fixent le taux prêt professionnel en fonction de plusieurs éléments. Il s’agit notamment de :

  • leur propre taux de refinancement
  • l’historique de la relation existante avec le client
  • la présence ou l’absence de garantie (caution, nantissement ou contre-garantie émise par des tiers)

Soulignons que les établissements prêteurs prélèvent en plus une marge qui est évaluée en fonction du risque estimé.Par ailleurs, depuis quelque temps, une situation inédite est observée dans le secteur bancaire européen. Dans une optique de relance de l’économie, le taux directeur et le taux de dépôt ont basculé en zone négative.

Résultat, les établissements supportent un coût sur les liquidités déposées chez eux qui ne sont pas immédiatement prêtées. Outre cela, la politique non conventionnelle de « quantitative easing » de la Banque Centrale Européenne a fait davantage chuter les taux d’intérêt qui sont désormais historiquement bas, voire négatifs.

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