Le versement des dividendes, l’exercice où les entreprises françaises excellent

 Calculs de dividendes

Les entreprises du CAC40 ont été scrutées à la loupe par l’ONG Oxfam lors d’une étude. Parmi les conclusions de cette dernière, il en ressort que les entreprises françaises étaient plus enclines à verser des dividendes. Dans d’autres pays d’Europe ou aux États-Unis, la tendance va pourtant dans l’autre sens.

L’ONG Oxfam s’est penchée sur les entreprises françaises du CAC40 ainsi que celles des autres pays afin d’observer leurs points communs et leur différences. Entre autres, l’étude a démontré que, contrairement aux entreprises installées dans d’autres pays, celles de la France avaient une propension naturelle à verser d’importants dividendes.

Quelles sont les raisons qui les incitent à raisonner et agir de la sorte ? Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait dans le temps proposé d’instaurer une règle des trois tiers. Pour l’heure, une telle équité entre les actionnaires, les investissements et les salariés n’est pas encore d’actualité dans les entreprises françaises.

Point sur le versement de dividendes en Europe

La pratique du versement de dividendes est assez disparate dans le monde. Aux États-Unis par exemple, 48% des profits réalisés par la société sont versés en dividendes. En Europe, les versements de dividende se situent à une moyenne de 55%. Il faut savoir que les entreprises au Royaume-Uni ou en Allemagne versent très peu de dividendes.

Mais la France semble exceller dans cet exercice : les versements de dividendes atteignent 65% des profits dans les entreprises françaises. Dans ce schéma, 27% des profits sont utilisés en tant qu’investissements, de manière à financer la croissance de l’entreprise. Quant à la part qui revient aux salariés de ces entreprises, elle ne représente que 5% de ces profits.

Comprendre cette logique de versement de dividendes en France

La France compte de nombreuses entreprises au CAC40, pour ne citer que Sanofi, l’Oréal ou encore Total. Elles ont un point commun qui n’est autre que l’absence de capitaux. Certains cas poussent alors à réfléchir.

Pour Sanofi par exemple, les institutionnels étrangers détiennent plus de 60% des actions tandis que leurs homologues français n’en ont qu’à hauteur de 13,7%. Force est de constater que les Français ne sont pas formatés pour acheter des actions, peut-être en raison de leur aversion au risque.

Lorsque vient alors le moment de trouver des capitaux, ces entreprises n’ont d’autres choix que de séduire les investisseurs étrangers avec des dividendes conséquents. Cela va même plus loin : certaines souscrivent un prêt professionnel, pas uniquement pour financer les investissements de l’entreprise mais aussi pour respecter cette promesse faite aux apporteurs de capitaux en termes de dividendes.

Il est donc indispensable de mettre fin à cette pratique pour que ces entreprises françaises puissent attribuer davantage de bénéfices aux investissements et aux salariés plutôt qu’en versement de dividendes.

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