Le prêt de main-d’œuvre, quand les grandes entreprises soutiennent les petites structures

 Accord d'entreprise

Prévu par les ordonnances Macron, le prêt de main d’œuvre entre grands groupes et PME est encore peu connu. Ce dispositif favorise pourtant la croissance des jeunes pousses. Il permet aux entreprises de plus de 5 000 employés de mettre des savoir-faire à la disposition de PME ou ETI.

Une mise à disposition de compétences

Grâce à ce dispositif, les grands groupes ont la possibilité de prêter leurs collaborateurs à de jeunes pousses ou à des organisations de plus petite taille, pour une période de deux ans maximum. Pour en bénéficier : l’entreprise doit avoir moins de huit ans ou pas plus de 250 salariés.

Important Le prêt de main-d’œuvre requiert naturellement l’accord du salarié concerné.

Les parties prenantes doivent signer une convention de mise à disposition. Cet acte détermine :

  • la durée de la mission ;
  • les qualifications du salarié ;
  • les objectifs de l’opération ;
  • le montant du salaire à refacturer.

En plus des aides au financement des entreprises, le prêt de main-d’œuvre vient étoffer les mesures de soutien à destination des PME et ETI. Loin d’être une nouveauté, ce prêt de talents existe depuis 2011.

Les ordonnances Macron ont toutefois apporté quelques améliorations. En effet, désormais, l’entreprise prêteuse est libre de refacturer ou non les rémunérations versées.

Ce dispositif vise notamment à favoriser le développement des territoires. Les grands groupes peuvent d’ailleurs l’inscrire dans leurs stratégies RSE.

Une relation gagnant-gagnant

Parmi les start-ups qui ont bénéficié de ce prêt de main-d’œuvre, Supermood, concepteur d’un outil permettant de mesurer le niveau d’engagement des collaborateurs, fait part de son expérience.

À deux reprises, cette jeune pousse fondée en 2015 a accueilli des compétences fournies à titre gracieux par de grands groupes : un responsable RH de chez L’Oréal, puis une consultante de chez Capgemini Consulting.

Pour Kevin Bourgeois, co-fondateur et CEO de Supermood,

« cette mise à disposition de talents a permis à notre organisation de mieux comprendre la logique des grands groupes, principales cibles de notre solution ».

Kevin Bourgeois.

Aussi, la start-up a pu profiter du réseau de ces collaborateurs et entrer en relation avec différents experts RH, juridique, etc. Chose qui lui aurait pris beaucoup de temps à réaliser par elle-même.

Important Pour la jeune entreprise, ce prêt de main-d’œuvre a eu des retombées clairement positives en termes de gain de temps et par la création d’une dynamique favorable.

Le dispositif ne bénéficie pas qu’aux structures d’accueil. L’entreprise prêteuse s’en sort également gagnante. En envoyant leurs salariés en immersion dans une plus petite structure, elle leur permet d’avoir une vision tangible de ce qu’est l’agilité. Ces derniers repartent généralement enrichis de la culture start-up.

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