L’accès aux financements, un enjeu majeur pour les entrepreneures tunisiennes

Une femme entrepreneure

D’après le dernier rapport de la Société financière internationale (SFI), les PME tunisiennes dirigées par des femmes produisent de meilleurs résultats. Pourtant, ces dernières peinent toujours autant à obtenir des financements. Si l’accès au crédit des femmes entrepreneures de Tunisie était amélioré, elles pourraient améliorer leurs performances et contribuer à la croissance économique nationale.

Difficultés d’accès aux financements pour les femmes entrepreneures

Selon les conclusions de l’étude publiée par la SFI, nouveau membre du Groupe de la Banque mondiale, près de 20 % des entreprises tunisiennes sont pilotées par des femmes, et affichent des performances supérieures aux autres. Pourtant, les établissements prêteurs se montrent très frileux à octroyer des prêts professionnels à ces dernières.

Selon Georges Joseph Ghorra, représentant résident local de la SFI,

l’augmentation du nombre de crédits accordés aux femmes leur donnerait la possibilité de développer leur activité, accroître leurs bénéfices et créer des emplois durables. Ce faisant, elles participeraient à la croissance économique de tout le pays .

Georges Joseph Ghorra.

Un gros potentiel pour les banques

Mais les banques nationales ont également tout à gagner à proposer leurs services aux femmes entrepreneures. Avec un écart de crédit cumulé de 595 millions de dollars, le marché est considérable et encore inexploité. Il représente ainsi un vecteur de rentabilité particulièrement intéressant, d’autant que les PME ayant une femme à leur tête sont plus performantes que celles dirigées par des hommes.

En outre, d’après le rapport, les femmes satisfaites d’un établissement lui restent fidèles et sont plus enclines à souscrire d’autres produits que leurs homologues masculins.

De plus, aussi bien au sein de la clientèle de particuliers que celle des professionnels, les épargnes des femmes sont plus importantes, et leurs dépôts progressent plus rapidement. Lorsqu’elles ont un emprunt à rembourser, elles sont également de meilleurs payeurs.

Une solution contre les inégalités hommes-femmes

Même en termes de rémunération, dans l’un des pays les plus avancés en matière de droits des femmes de la région MENA (Moyen-Orient et d’Afrique du Nord), les inégalités demeurent importantes.

Important Ainsi, seulement un tiers de la population active est issu de la gent féminine et le salaire moyen des femmes est d’environ 15 % inférieur à celui des hommes.

Si les banques acceptaient de prêter annuellement 73 milliards de dollars pour répondre aux besoins de financement d’entreprises de toutes tailles appartenant à des femmes à travers la région, elles permettraient une plus grande parité et davantage d’égalité des genres.

C’est l’un des défis de la SFI dans le cadre de son initiative pour le soutien aux femmes entrepreneures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. À ce titre, l’institution a notamment créé le programme « Banking on Women », pour lequel elle travaille en partenariat avec 29 établissements bancaires à travers le monde.

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