Moins de soutiens financiers pour une dizaine de grandes entreprises françaises

 Gestion des finances en entreprise

Le Haut Comité de Stabilisation Financière ou HCSF a récemment décidé de réduire l’exposition à la dette des banques françaises à quelques établissements de grande envergure. Cela, afin de temporiser l’accélération du marché du crédit dans le pays, notamment celui des entreprises, dont le dynamisme se démarque par rapport aux autres pays de la zone euro.

La faiblesse des taux est parmi les leviers de l’accroissement rapide du marché du crédit en France, sans compter la forte tendance des acquisitions des entreprises aux moyens de prêts réalisés auprès des banques.

La France est devenue le pays le plus évolué en matière dette, par rapport à ses voisins. Afin de stabiliser le secteur financier, le HCSF (Haut Comité de stabilisation financière) a décidé de plafonner l’exposition des établissements financiers français aux grandes entreprises qui sont les plus chargées de dettes.

Sous réserve de sa validation, ce projet sera également appliqué par les institutions financières des autres pays européens.

La rapide expansion du marché du crédit français est à craindre

Actuellement, les Français ont davantage recours à des prêts, depuis un modeste foyer jusqu’aux plus grandes entreprises. Le marché du crédit évolue trop rapidement, par rapport à l’économie du pays, ce qui a suscité une certaine crainte pour François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.

Le Haut Conseil des finances publiques ou HCFP a déclaré dernièrement que le crédit accordé aux entreprises françaises s’est continuellement accru depuis 2005, à raison de 7% par an en moyenne pour les grandes sociétés. Alors que chez les autres pays de la zone euro, cette croissance dépasse à peine 1% pour les PME.

Le dynamisme d’endettement est principalement dû à la politique des taux faibles, ajoutée de la hausse globale des trésoreries. D’après le Haut Conseil, ce sont les institutions les plus endettées qui sont les leviers de l’augmentation de la dette nette.

À noter qu’une remontée des taux pourrait impacter sur la santé financière, déjà fragile, de ces entreprises.

Ce qui fait qu’il leur est également nécessaire de surveiller les acquisitions des grandes entreprises qui connaissent actuellement une expansion considérable, alors qu’elles sont financées en majorité par l'endettement.

Une limitation à hauteur de 5% des fonds propres

Le HCSF ou Haut Comité de Stabilisation Financière, une entité qui supervise le secteur financier et qui vise le maintien de sa stabilité et son aptitude à financer l’économie du pays a eu l’idée de restreindre l’exposition des banques françaises aux grandes entreprises nationales les plus endettées, à raison de 5% de leurs fonds propres.

Cette décision sera exposée auprès des autorités européennes et pourra être appliquée dès qu’elles auront rendu leur verdict, d’ici fin juin 2018. Le ministère de l’Économie et des Finances d’expliquer :

Cela ne veut pas dire que les banques françaises sont très exposées et qu'il y a un risque particulier de crédit à brève échéance. Mais on veut lancer un signal assez clair. On estime sain que l'endettement de ces entreprises n'augmente pas.

Ministère de l’Économie et des Finances.

Selon une source proche du ministère de l’Économie, une dizaine d’entreprises françaises de grande envergure seraient concernées par cette limitation, bien qu’aucun critère d’éligibilité n’ait encore été défini, pour le moment.

Quoi qu’il en soit, une fois le projet validé, la France demandera aux autorités prudentielles nationales des pays européens de faire appliquer à leurs banques respectives la même disposition auprès des entreprises concernées, qui continuent d’avoir recours à des crédits professionnels.

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