Le recours au crédit des entreprises françaises a fortement augmenté en 2017. Selon les chiffres publiés par la Banque de France, l’année dernière, l’encours des prêts professionnels mobilisés par les entreprises françaises a atteint 947,5 milliards d'euros, soit une hausse de 5,6 % sur un an.
Face à cette forte croissance du crédit, les autorités françaises en charge de la stabilité financière se montrent particulièrement vigilantes et observent attentivement l’évolution de l’endettement des entités non financières auprès des établissements bancaires et des marchés.
Depuis 2005, le niveau d’endettement des sociétés non financières par rapport au PIB n’a cessé d’augmenter, poussant le Haut Conseil de Stabilité Financière à prendre certaines mesures.
Ainsi, pour contenir la progression de l’endettement, les autorités financières entendent verrouiller l’exposition des banques systémiques aux sociétés qui sont déjà bien endettées, le plafond étant fixé à 5 % de leurs fonds propres.
Loin de vouloir interrompre la dynamique du marché du crédit, cette mesure s’apparente surtout à un signal d’alerte à l’adresse des banques. Selon le gouverneur de la Banque de France, cette mesure entrera en vigueur à partir du 1er juillet prochain.
En 2017, le dynamisme du marché du crédit professionnel a été porté par les entreprises de tailles intermédiaires dont l’endettement affiche une hausse de 5,3 %, contre 4,7 % pour les grandes entreprises et 3,9 % pour les PME.
Cet appétit pour le crédit concerne tous les secteurs d’activité. L’industrie et les services se distinguent avec une hausse des demandes de prêts atteignant respectivement +7,9 % et +5,1 %.
Outre la bonne tenue de l’activité économique, cette dynamique s’explique principalement par le niveau bas des taux lié à la politique monétaire de la Banque centrale européenne. En repli par rapport au mois de novembre 2017 et à la même période de l’année précédente, le taux moyen pour les crédits professionnels ne dépassant pas 1 million d’euros était de 1,67 % en décembre dernier.
