Smartangels délaisse le crowdfunding pour se tourner vers les fonds private equity

capture ecran du site Smartangels

Depuis son lancement en 2012, Smartangels a fait du financement participatif le centre de ses activités. Mais elle est actuellement arrivée à un point où elle est décidée à s’y détourner pour se concentrer sur la gestion dématérialisée de titres émis par des entreprises non cotées. Un revirement qui s’explique à travers les perspectives vaseuses du crowdfunding.

Pour Smartangels, le spécialiste du crowdfunding, il n’est plus question de s’éterniser sur ce secteur dont l’avenir est peu prometteur. Benoît Bazzocchi, son fondateur et président a en effet décidé de se tourner vers un autre type d’activité qui représente plus de potentiel pour son développement.

Ainsi, cette fintech a récemment annoncé sa détermination de se lancer entièrement dans les fonds de private equity ou la gestion dématérialisée des fonds de capital investissement

Et d’après l’homme fort de l’établissement, cette décision a été fortement influencée par différents facteurs notamment en ce qui concerne l’ISF. Mais il faut également préciser que son partenariat avec BNP Paribas en 2016 lui a donné accès à cette nouvelle opportunité qu’est le private equity.

L’avenir du crowdfunding en France est en danger

D’après une enquête initiée par KPMG portant sur l’état de santé du crowdfunding en France, tout indique que depuis quelque temps le secteur est en mauvaise posture.

Cette étude a, en effet, démontré qu’en matière de collecte, ce type d’activité a enregistré une décroissance alarmante de 50% durant le premier semestre de cette année. Au président de Smartangels d’expliquer la situation en ces termes :

« La baisse des volumes du marché depuis plusieurs trimestres ne nous permet pas de continuer cette activité ».

Benoît Bazzocchi.

Pour preuve, Unilend, une plateforme spécialisée dans ce domaine a été contrainte de déposer le bilan en mi-octobre dernier si Smartangels a été plus chanceux pour avoir trouvé une issue de secours.

Selon Benoît Bazzocchi, deux raisons précises seraient à l’origine de cette décadence :

« Les évolutions fiscales et le modèle réglementaire inadapté offrent peu de perspectives favorables au marché de l’equity crowdfunding ».

Benoît Bazzocchi.

En effet, les différents acteurs ne peuvent plus bénéficier des avantages de l’ISF qui permettent d’économiser jusqu’à 45 000 euros. Le fait est que ce système offrant la possibilité de réduire à hauteur de 50% l’impôt sur la fortune a été récemment supprimé.

S’ajoutant à cela, les exigences du cadre réglementaire appliqué au crowdfunding qui d’après le fondateur de Smartangels obligent les opérateurs à sortir de leur domaine de compétence qu’est le RTO (réception-transmission d’ordre). Ainsi, ces derniers sont obligés de :

  • Exercer le sourcing des opérations ;
  • Gérer les plateformes techniquement ;
  • Fournir des conseils en investissement.

Le private equity comme issue de secours

Désormais, le financement participatif n’est plus une solution viable aux yeux de Smartangels. Benoît Bazzocchi tenait toutefois à rassurer ses investisseurs en affirmant que ces derniers :

« Restent complètement propriétaires de leurs titres, il n’y a aucun danger particulier sur leurs fonds ».

Benoît Bazzocchi.

Et en tenant compte de son partenariat avec BNP Paribas en 2016, tout laisse croire que l’entreprise a, depuis longtemps, prévu ce changement d’activité.

Cette collaboration a en effet permis à l’enseigne de se tourner vers des acteurs professionnels spécialisés dans le private equity en laissant de côté son ancienne activité ciblant essentiellement les particuliers.

Ainsi, le groupe va mettre à la disposition des différentes sociétés de gestion, une plateforme dédiée à ce service dès la rentrée 2019. Celle qui permettra à ces dernières de :

  • Fiabiliser le suivi des portefeuilles ;
  • Faciliter les échanges d’informations liés au reporting.

En proposant ces prestations, Smartangels s’est fixé un objectif principal si l’on croit son fondateur :

« Répondre aux contraintes réglementaires croissantes et aux attentes des clients investisseurs institutionnels afin d’accélérer son développement commercial ».

Benoît Bazzocchi.

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