La France arrive presque en avant-dernière place en matière de création d’entreprise

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Pour la majorité des Français, ce n’est pas l’envie de travailler pour leur compte qui manque. Pourtant, la France figure parmi les pays où la création d’entreprise se trouve à un niveau relativement bas. C’est un paradoxe qu’Ipsos a tenté d’élucider en menant récemment une enquête auprès d’une vingtaine de nations.

Ayant pour objectif de déterminer l’engouement des habitants à travers le monde pour la création d’entreprise, Ipsos a initié une étude auprès de 24 pays. Il en ressort que la France se retrouve à la 21ème place puisque, seuls 9% des interrogés ont dit oui à cette idée si ce taux est élevé à 63% en Arabie Saoudite.

Constat Cependant, en matière d’esprit entrepreneurial, les Français ont obtenu un rapport élevé (54%) si l’on se réfère à la moyenne mondiale qui est de 62%. Et ce, en tenant compte de certains attributs propres à un entrepreneur comme l’éthique du travail, la discipline, la planification ou encore l’ingéniosité et la flexibilité.

Une situation paradoxale qui s’explique principalement par la nature prudente de la population française, mais également par l’insuffisance d’aides de la part des autorités publiques ainsi que des organismes de financement.

La prudence comme frein principale

Dans l’Hexagone, plus de la moitié (55%) des Français âgés entre 18 et 35 ans ont exprimé leur envie de travailler à leur compte.

Pourtant, en matière de création d’entreprise, le niveau est bien loin de la moyenne mondiale qui est de 30%, en affichant 12%. À Ipsos d’expliquer cette contradiction suite à une enquête portant sur la perception du risque à l’échelle européenne :

« La France était le pays où l’aversion au risque était la plus forte ».

En effet, tout semble indiquer que dans ce pays, l’envie de créer une structure entrepreneuriale est freinée par la nature prudente de sa population. Pour preuve :

  • 43% des Français se disent peu enclins à prendre des risques calculés ;
  • 40% se disent « inquiets » ;
  • 36% sont « nerveux » ;
  • 31% sont « effrayés ».

Le système administratif et bancaire pointé du doigt

D’après les initiateurs de cette enquête, l’aversion des Français au risque serait étroitement liée au système administratif et bancaire. À Yves Bardon, expert chez Ipsos d’affirmer :

« Les résultats de cette étude montrent qu’il y a une envie d’entreprendre qui ne se traduit pas dans les faits, notamment à cause d’une perception d’une administration et d’un système bancaire peu flexibles ».

Yves Bardon.

Pour preuve, seuls 16% des enquêtés ont exprimé leur satisfaction quant à l’accompagnement des entrepreneurs par le gouvernement ne serait-ce que d’énumérer l’insuffisance ou la méconnaissance des mesures encourageant leur développement. D’après Yves Bardon :

« Certaines dispositions du gouvernement propices à l'entrepreneuriat sont encore trop peu connues, comme la loi Pacte, qui devrait simplifier et baisser le coût de la création d’entreprise ».

Yves Bardon.

À noter que ce ratio est bien éloigné de celui des autres pays comme la Pologne et l’Inde qui affichent respectivement 45% et 46% pour une moyenne de 22% au niveau mondial.

Quant à la part des opérateurs financiers, les démarches ainsi que les conditions permettant l’accès au financement des entreprises demeurent relativement compliquées.

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