L’insuffisance de moyens financiers fragilise les entreprises françaises

un homme dépassé dans ses calculs

Mesurer l’état de santé des entreprises françaises, telle est la mission confiée au groupe Pouey International pour le compte de BFM Business. Et d’après les résultats publiés en mi-novembre dernier, tout indique que la majorité d’entre elles sont plus fragiles que l’année dernière, malgré des signes vitaux plus qu’encourageants en matière de croissance.

Dans le cadre de son enquête, Pouey International, s’est concentré sur quatorze secteurs différents, toutes structures confondues allant des TPE de deux à trois employés aux multinationales du CAC 40.

Son objectif principal étant de déterminer l’état de santé de ces dernières par rapport à la saison précédente, en se basant sur des critères spécifiques comme les défaillances, les statistiques de créations, les dynamiques et les contraintes ou les tendances macroéconomiques.

Ainsi, ce baromètre est parvenu à la conclusion qu’en cet automne 2018, la fragilité est au rendez-vous, même si les indicateurs de croissance affichent une tendance haussière. Soit une situation paradoxale directement liée à l’insuffisance de fonds propres si l’on croit le directeur financier de Pouey International.

A la fois fortes et fragiles

Il faut dire que cette enquête initiée par BFM Business a permis de constater que les entreprises françaises sont à la fois fortes et fragiles.

En effet, les indicateurs de croissance de la plupart d’entre elles affichent des perspectives encourageantes, ne serait-ce que de se référer à la hausse des demandes ou encore au développement des activités.

Mais en tenant compte des notes qu’elles ont obtenues, ces structures sont aussi fragiles qu’elles n’y paraissent en enregistrant une moyenne de 10,3/20 novembre dernier si celle-ci était à 12 en 2017 sur la même période.

Le plus alarmant, c’est que sur les 14 secteurs étudiés, seuls l’agriculture et l’énergie sont parvenues à s’en sortir avec brio, grâce à des conjonctures exceptionnelles comme le contrecoup financier de 2017 pour le premier et la hausse du prix du pétrole pour le second.

Huit d’entre eux avaient du mal à atteindre 10/20 tandis que les quatre restants étaient dans le rouge notamment en ce qui concerne le commerce de gros et de détail ou encore la construction et l’industrie.

Une croissance fragilisante

D’après les analyses du groupe Pouey International, la croissance du secteur entrepreneurial serait à la source de sa fragilité. À Benoît Piéchaud, son directeur financier de répondre au pourquoi de ce paradoxe :

« Il faut rappeler une réalité essentielle, avec la reprise, le besoin en fonds de roulement des entreprises augmente ».

Benoît Piéchaud

Tout cela pour dire que les ressources sont insuffisantes pour répondre au besoin de financement entreprise qui s’accroit mécaniquement avec la hausse des commandes et des perspectives d’activité. Et les difficultés d’accès à des crédits de trésorerie ne font qu’empirer les choses puisque les organismes prêteurs préfèrent se concentrer sur des investissements à moyen ou à long terme.

La pression concurrentielle limitant les marges bénéficiaires qui se traduit par une insuffisance des fonds propres est également à prendre en compte. S’ajoutant à cela, les délais de paiement qui ont été récemment prolongés laissent un champ de manœuvre très limité pour combler les nécessités financières.

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