Fondation Cartier, Lafayette Anticipations, Fondation Louis Vuitton… les fondations d’entreprise sont simplement décrites comme un moyen mis à profit par les grands groupes pour bénéficier d’avantages fiscaux. C’est pourtant loin d’être le cas. Pour preuve : ces organisations occupent une place de plus en plus prépondérante dans le paysage culturel français. Il suffit de voir le prestige des événements qu’elles sont capables de réaliser.
En France, les fondations d’entreprise dédiées à l’art jouent un rôle majeur dans la vie culturelle. Elles contribuent au développement de l’art en participant au financement des entreprises intervenant dans ce secteur. Spectacles, troupes, musées… les projets soutenus sont nombreux et variés.
D’après le Centre français des fonds et fondations, il existe en France 400 fondations d’entreprise. Outre la santé, le sport et l’action sociale, elles se consacrent en grande partie à la culture.
Depuis quelques années, les fondations d’entreprise ne sont plus de simples mécènes. Elles sont devenues de véritables actrices de la vie artistique. Les plus connues disposent entre autres de locaux spécifiques, dédiés le plus souvent à l’art contemporain. C’est le cas par exemple de la Fondation Louis Vuitton, réputée pour ses prestigieuses expositions, ou encore la fondation Cartier.
D’après les données fournies par l’Admical, les entreprises s’intéressent de plus en plus au mécénat. Le taux de mécénat ne cesse d’ailleurs de progresser. À titre d’illustration : de 12 % en 2014, ce taux est passé à 14 % en 2016. En d’autres termes, quelque 170 000 entreprises ont participé au financement de projets culturels ou autre. Il s’agit pour la plupart de TPE (72 %). Les PME représentent pour leur part 25 % des mécènes.
Les statistiques révèlent également que le mécénat attire surtout les entreprises de plus de 250 collaborateurs : 47 % d’entre elles ont mené des actions de mécénat. 24 % des mécènes s’intéressent tout particulièrement à la culture. Le total des contributions a atteint 525 millions d’euros.
Ce positionnement des fondations d’entreprise dans le paysage culturel français est favorisé par la loi Aillagon (2003). Ce dispositif encourage tous les membres de la société civile (particuliers, associations, entreprises…) à s’impliquer dans la vie culturelle du pays.
L’objectif étant de préserver le positionnement de la France dans l’univers artistique, sans alourdir les charges de l’État. Le dispositif permet aux entreprises de bénéficier d’une déduction de 60 % sur l’impôt sur les sociétés, plafonnée à 5 ‰ du CA hors taxe.
