Les services bancaires en Côte d’Ivoire ne répondent pas aux attentes des PME

 Pièces et drapeau ivoirien

Le ministre ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et de la promotion des PME envisage actuellement une stratégie pour promouvoir les PME. Non seulement la filière représente environ 80% des entreprises présentes sur le territoire mais elle contribue aux 20% du PIB. En outre, les 23% de la population active appartiennent à ce secteur qui engendre 17 à 18% de la valeur ajoutée de l’économie nationale.

La relation entre les banquiers et les dirigeants de PME ivoiriens se caractérise par un rapport tendu. Les premiers reprochent aux seconds d’être trop négligents en matière de formalités. Ils affirment pourtant être disposés à financer les projets des entreprises.

En ce qui concerne les responsables des PME, ils trouvent l’attitude des banquiers assez exagérée. Pour accorder un prêt, les établissements financiers demandent aux PME de remplir un certain nombre de formalités.

En réaction à cette position des enseignes bancaires, la plupart des entrepreneurs souscrivent des prêts auprès des établissements de microfinance. Le financement proposé par ces institutions s’avère toutefois modeste.

Les versions des faits diffèrent selon les deux parties

En Côte d’Ivoire, les dirigeants d’entreprise et les banquiers se trouvent dans une situation d’incompréhension mutuelle.

Selon les dirigeants d’entreprise, les banquiers se montrent trop sévères dans le cadre d’un emprunt. À cet effet, ils leur manquent les ressources nécessaires pour financer leurs projets. À ce sujet, le cabinet Espartners indique dans son rapport de 2016 que les besoins en financement des PME formelles s’élèvent à 3574 milliards de FCfa. Ce montant représente 24% du PIB.

Pour leur part, les banquiers jugent que les PME se soucient peu des formalités. Pour justifier la souscription d’un prêt, ils doivent en effet tenir compte de l’organisation, de la comptabilité, de la présentation des états financiers et des rapports d’audit externes.

Cette situation de tension crée par ailleurs une méfiance entre les deux parties. La majorité des entrepreneurs se détournent désormais des banques. Cependant, les établissements financiers se montrent disposés à répondre aux requêtes des PME.

En ce sens, l’Association des banques et des établissements financiers révèle que le coût du crédit octroyé aux entreprises passe de 1829 milliards à 3556 milliards de FCfa entre 2012 et 2015. Pour l’année 2016, ce chiffre atteint 4120 milliards de FCfa avec une somme de 536 milliards destinée aux PME.

Les microfinances comme meilleure alternative

Faute de trouver un compromis avec les banques, les dirigeants des PME optent pour le financement entreprise offert par les établissements de microfinance. À l’occasion du forum la « Finance s’engage… », qui s’est déroulé le 24 novembre 2014, cinq institutions appartenant à cette catégorie d’établissement financier proposent 136,25 milliards FCfa aux PME.

Le recours à la nano finance et à la méso finance devient également une tendance chez les PME ivoiriennes. D’autres entreprises s’orientent notamment vers diverses formes de financement alternatif telles que le crowfunding, les business angels, le capital investissement et le crédit-bail.

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