
Pour les entreprises des pays émergents, les marchés obligataires constituent une véritable « roue de secours » en cas de resserrement marqué du crédit bancaire. Cela n’est toutefois pas vrai lors des périodes de choc extrêmement violent, rappelle le groupe Coface dans une étude menée depuis 2008.
On l’a bien vu ces dernières années. Les entreprises se sont ruées vers le marché obligataire dès que les banques ont commencé à durcir leurs conditions d’octroi. Pour autant, ce nouvel outil de financement peut-il se substituer totalement au crédit bancaire ? Ce n’est pas encore certain, conclut le groupe Coface dans une étude récente.
Important Selon le spécialiste mondial de l'assurance-crédit qui a passé au crible la situation des entreprises des pays émergents depuis 2008, le crédit bancaire, et plus particulièrement celui octroyé par les banques domestiques, représente encore la première source de financement.
Malgré tout, le marché obligatoire est en forte croissance. En effet, les obligations pesaient en 2016 près de 20 % de la dette des entreprises, contre 14 % huit ans plus tôt.
Cette diversification de l’offre de financement a permis de réduire son coût, amélioré la solvabilité des plus petites entreprises et, enfin, encouragé l’investissement
, explique le groupe, qui considère que les marchés obligataires sont en train de devenir une « roue de secours » pour les entreprises des pays émergents pendant les phases de resserrement du crédit bancaire, excepté toutefois lors des « périodes de choc extrêmement violent ».
Les économistes de Coface rappellent toutefois que ce rôle de « roue de secours » n’a été mis en évidence que dans quelque pays seulement, à savoir l’Argentine, la Hongrie, la Thaïlande, la Pologne, l’Indonésie ou encore la République tchèque.
Dans ces pays, la progression du marché obligataire n’a pas été négative quand le crédit bancaire a ralenti, la croissance des émissions obligataires a été plus rapide et la part des encours placés sur le marché domestique est majoritaire (plus de 60 % pour la République tchèque et 86 % pour la Thaïlande).
Par contre, pour d’autres pays comme le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud ou encore la Malaisie,
il n’y avait eu aucune alternative au prêt professionnel bancaire
, note le spécialiste de l’assurance-crédit.
Tandis que la chute du cours des matières premières a provoqué dans ces grands pays émergents un ralentissement de l’activité, l’emprunt obligataire des entreprises a conservé une dynamique pro-cyclique et la demande d’obligations des investisseurs a reculé.
Résultat :
le marché obligataire n’a été d’aucune aide quand le choc économique a été extrêmement violent, bien qu’il existe de marchés liquides et de relativement grande taille.