La baisse de 40 % des euros PP en 2016

 Pourcentage pour le taux

Après l’engouement des premières années pour ce financement alternatif des PME, les « Euros Private Placement » semblent trouver leur place, compte tenu de la concurrence de son équivalent en Allemagne et des nouveaux prêteurs apparus avec le mouvement de désintermédiation bancaire. Et avec la baisse des taux d’intérêt, nombre d’entreprises ont repris le chemin de leur banque.

Marchés financiers contre prêt bancaire

En 2016, les PME françaises ont emprunté sur le marché 5,2 milliards d’euros sous forme d’euros PP, contre 8,6 milliards d’euros en 2015. Créé il y a cinq ans, le mode de financement alternatif permet à des entreprises moyennes d’emprunter quelques dizaines de millions d’euros auprès d’investisseurs institutionnels à moyen ou long terme.

S’inscrivant dans le mouvement de désintermédiation qui se développe en Europe depuis quelques années, ce type de financement des entreprises sur les marchés financiers tend à réduire la part des prêts bancaires qui constituent encore 75 % des financements par la dette des PME, à l’inverse de ce qui se passe outre-Atlantique où le recours aux marchés financiers représente 80 % des financements par la dette.

Selon les spécialistes, trois raisons expliquent cette baisse de 40 % du volume des euros PP en 2016. À leur lancement, les grands émetteurs ont souhaité tester ce nouveau moyen de financement et attendent de voir les résultats réels quand les premières émissions vont arriver à maturité.

L’équivalent allemand, le Schuldschein, propose des prix plus faibles, conséquence de la typologie des prêteurs. Enfin, la baisse des taux permet aux crédits bancaires de redevenir bon marché.

Un rééquilibrage du marché

L’arrivée sur la place de nouveaux acteurs, comme les plateformes de crowdfunding, les assureurs ou les sociétés de gestion, répond à un besoin de réduire le poids des banques dans le financement des entreprises.

Les nouvelles réglementations obligeant les banques à augmenter leurs capitaux propres pour les opérations à risques, les directeurs financiers doivent trouver des solutions alternatives, comme les euros PP, en cas de crise financière.

Mais les établissements bancaires continuent à jouer un rôle important, même si ces nouveaux prêteurs viennent répondre à des besoins de financement des PME pour lesquels le secteur fait la sourde oreille. Ce réajustement en volume des euros PP s’accompagne d’une baisse du montant moyen des émissions, qui pourrait témoigner d’un certain recadrage du type de PME qui en ont besoin.

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