La Banque de France a récemment publié des chiffres sur les crédits accordés aux entreprises. Le document en rapporte une croissance annuelle de 4,8 %, dont 2,9 % pour les prêts octroyés aux PME et TPE. Il constate également la forte progression du financement participatif. Ce qui pousse à s’interroger sur la concurrence que ce mode de financement pourrait porter au prêt bancaire.
D’après les chiffres publiés par l’observatoire de la Banque de France sur les crédits accordés, plus d’un million d’entreprises ont eu recours à un crédit professionnel. Les montants octroyés ont atteint 266 milliards d’euros, pour un encours estimé à 917 milliards d’euros à fin janvier 2017. Les entreprises pouvant emprunter à un taux particulièrement attractif (1,41 % en janvier).
Les banques françaises montrent également un grand intérêt pour le financement des PME et des TPE. Les crédits accordés à cette catégorie de clientèle ont connu une croissance de 2,9 %, avec un encours de 386,9 milliards d’euros en janvier 2017. Les taux de crédits se situant en moyenne à 1,83 %.
En ce qui concerne le prêt participatif, la Banque de France rapporte qu’entre 2015 et 2016, le montant des financements réalisés grâce au crowdlending a plus que doublé, passant de 31,5 millions à 83 millions d’euros. Certes, il s’agit encore de sommes dérisoires par rapport aux montants brassés par le crédit bancaire.
Il convient néanmoins de souligner sa forte progression. L’année précédente, le prêt de particuliers aux entreprises a permis de financer 651 projets (contre 395 un an plus tôt). Aussi, le secteur a vu l’apparition de nouveaux acteurs, portant le nombre de plateformes de crowdlending à 16 (contre 12 auparavant).
Important Ce type de financement permet aux entreprises d’emprunter au taux de 7,16 % sur une durée de 38 mois en moyenne.
Le marché tend également à s’institutionnaliser avec le positionnement de certaines banques comme Crédit.fr et Hello bank!, et de certains assureurs comme AVIVA et AG2R, ou encore l’acquisition par La Banque Postale de 10 % du capital de WeShareBonds.
Le système bancaire offre l’avantage d’être flexible dans l’octroi des financements et leur remboursement. En amont comme en aval, la banque prend le temps de connaître l’entreprise et ses projets. Elle l’accompagne dans les périodes de changement et intervient à titre de conseil pour les montages financiers, le choix des instruments et l’optimisation des coûts.
En somme, le crédit est accordé dans un climat de confiance. La banque se soucie de la nature du projet, de la santé financière de l’entreprise et du secteur d’activités dans lequel elle évolue. De ce fait, l’obtention du prêt peut prendre du temps, deux mois en moyenne. Le crédit bancaire s’accompagne par ailleurs d’une caution, qui peut prendre la forme d’une hypothèque ou d’un nantissement.
En revanche, l’octroi du prêt est très rapide pour le crowdlending. Les montants sont parfois disponibles en seulement quelques jours. Le taux d’emprunt est certes plus élevé, mais aucune forme de caution n’est exigée. Enfin, contrairement au prêt bancaire, le crowdlending permet de financer plus facilement certains projets (besoins en trésorerie, projet innovant, achat d’une machine, etc.).
Difficilement comparables, ces deux modes de financement sont en fait complémentaires. L’entreprise pourra choisir l’un ou l’autre solution en fonction de sa structure, de la nature des projets à financer et du moment où le besoin se présente.
À noter qu’il existe deux catégories de plateformes de crowdlending : l’intermédiaire en financement participatif (IFP) et le conseiller en investissement participatif (CIP). La première se caractérise par le plafonnement des prêts. Aussi, l’épargnant ne peut investir que 2000 euros maximum. Un CPI est pour sa part autorisé à intervenir dans l’intermédiation de titres obligataires et de minibons.