
Depuis 2014, la législation autorise les ménages français à investir directement dans des entreprises. Connu sous l’appellation de crowdlending, ce mode de financement innovant promet des gains allant jusqu’à 10 % annuel. Une aubaine pour les épargnants à l’heure où les autres produits classiques ne rapportent plus grand-chose. Prudence tout de même, car ce placement n’est pas sans risques.
Autorisé par la législation depuis le 1er octobre 2014, le crowdlending connait un essor fulgurant.
De l’anglais « crowd » qui signifie foule et « lending » qui veut dire prêt, ce mode de financement innovant permet à des particuliers de prêter directement de l’argent à des entreprises à travers des plates-formes web spécialisées, et de contribuer ainsi à l’économie réelle.
Au même titre qu’une banque, ceux-ci deviennent alors des créanciers et reçoivent jusqu’à 10 % d’intérêts chaque mois. En 2016, plus d’un million de Français ont financé des entreprises par ce biais, pour un prêt moyen de 415 euros.
Actuellement, on dénombre une cinquantaine de plates-formes de crowdlending opérant dans le pays, qui offrent aux dirigeants d’entreprise une sérieuse alternative au crédit professionnel bancaire.
Important Pour l’épargnant, les promesses de rendements affichées, bien qu’extrêmement alléchantes, ne doivent toutefois pas faire oublier qu’il s’agit d’un placement risqué.
S’il est impossible de garantir le capital à 100 %, quelques réflexes permettent néanmoins de limiter les risques. Premier impératif : pensez à choisir soigneusement votre plate-forme de crowdlending.
Important Pour cela, vérifiez si elle est bien inscrite au Registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias) et dispose de l’agrément nécessaire pour pouvoir exercer légalement en France. Il s’agit du statut IFP délivré par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour les intermédiaires en financement participatif ou du CIP pour les conseillers en investissement participatif. Ces autorisations sont des gages de sérieux de la plate-forme.
Ensuite, sachez où vous mettez le pied.
Avant de franchir le pas, prenez le temps de bien vous renseigner sur l’entreprise à qui vous souhaitez confier votre argent. Habituellement, une présentation du projet à financer ainsi que des informations sur l’entreprise (nature, date de création de la société, nombre de salariés, clientèle…) sont disponibles sur la plate-forme pour vous aider à y voir plus clair.
Vous pouvez également vous fier à la notation attribuée par la plate-forme ou aux documents juridiques de l’entreprise pour vous faire une idée sur sa fiabilité.
Aussi, avant d’accorder un prêt, informez-vous sur son taux de remboursement, son amortissement ou encore sa durée.
Important Gardez à l’esprit que les mensualités versées comprennent les intérêts, qui sont calculés sur la base du capital restant dû (capital emprunté - capital remboursé), et ce, jusqu’à l’échéance du prêt.
Par ailleurs, accordez une attention particulière aux TPE et PME. Du fait de leurs petites tailles, elles sont souvent plus exposées aux aléas économiques et présentent un taux de défaut plus important.
Important Ayez toujours en tête que le risque de perdre votre argent est bien réel en cas de faillite de l’entreprise.
Sachez néanmoins que la loi de finances rectificative de décembre 2015 permet désormais de déduire de son revenu imposable les pertes subies sur les prêts participatifs.
Malgré tout, certaines start-ups peuvent présenter des potentiels de croissance formidables et il serait bien dommage de passer à côté de telles opportunités. Dans ce cas, la meilleure façon de diluer les risques reste de diversifier vos placements. Ainsi, il faudrait disposer d’au moins une centaine de prêts pour que l’épargne soit correctement répartie.