BNP Paribas et Société Générale interpellés sur les projets anti-écologiques

 Capture du site BNP Paribas

Chaque année, les associations et défenseurs de cause ont l’occasion de s’adresser aux grandes entreprises lors des assemblées générales d’actionnaires. BNP Paribas, mais aussi Société Générale, ont été interpellés sur le thème du climat. Société Générale, notamment, a dû répondre à des questions concernant le financement de projets controversés, dont le Dakota Acces Pipeline (DAPL).

Retrait de BNP Paribas du projet DAPL

Le projet d’oléoduc, qui coûte 3,8 milliards de dollars, aura fait verser beaucoup d’encre. 17 établissements bancaires ont contribué au prêt global de 2,5 milliards de dollars nécessaires à son financement, parmi lesquels figurent BNP, Crédit Agricole, Natixis et Société Générale, lesquels ont déboursé 120 millions chacun.

Or, les populations des terres indiennes sacrées avoisinant le lac artificiel Oahe redoutent l’impact de cette construction sur les nappes phréatiques. Après revue des conséquences du DAPL, la banque norvégienne DNB, l’enseigne néerlandaise ING se sont retirées du prêt, cette dernière ayant même cessé de financer les sociétés qui travaillent encore sur le DAPL.

Bien qu’il ait également cédé sa part, BNP s’est vu demander lors de l’AG l’interruption définitive des financements d’oléoducs et toutes les énergies fossiles.

En réponse, le patron du groupe s’est engagé à réévaluer les projets et en cas de conflit avec les exigences relatives au climat, de se retirer d’opérations spécifiques ou d’une classe d’actifs entière. En revanche, l’arrêt du financement des entreprises du secteur énergie utilisant le charbon sera progressif.

Pour l’heure, BNP Paribas affirme avoir réduit son soutien à ses clients qui refusent de faire baisser la part du charbon conformément aux directives de l’UE.

Alignement nécessaire de la Société Générale

Incitée à quitter le DAPL comme certains de ses homologues, la SocGen invoque les résultats d’un audit destiné à mesurer l’impact de l’oléoduc sur les populations autochtones, et dont elle estime qu’ils ne font pas état de risques suffisamment élevés pour justifier la vente de sa participation.

Le groupe annonce ainsi avoir recommandé à l’association des Principes de l’Équateur d’ajuster le système d’évaluation des risques aux meilleures pratiques internationales.

Concernant les financements d’autres projets jugés anti-écologiques, le patron de la SocGen défend le moindre taux de carbone contenu dans le gaz naturel liquéfié par rapport à d’autres énergies fossiles, qui fait une énergie très recherchée pour leur transition énergétique. Il estime ainsi ne pas agir à l’encontre de ses principes.

Quant aux projets faisant intervenir le charbon, la Société Générale met en avant son changement de politique décidé en octobre 2016 avec prise d’effet en 2017, qui mettrait un terme au financement de tout projet carbone.

Concernant le prêt convenu pour la centrale de Punta Catalina en République dominicaine, validé avant la décision, il pourrait être annulé si l’enquête en cours confirme les soupçons de corruption qui pèsent sur l’entreprise opératrice.

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