La finance verte gagne du terrain

 Pièces et plantes vertes

La finance verte, ensemble de services offerts pour soutenir des initiatives environnementales, se démocratise de plus en plus. Le marché des obligations vertes ou green bonds commence en effet à décoller. Les émetteurs d’obligations se font de plus en plus nombreux et ceux déjà actifs se sont engagés à en diffuser davantage. Gros plans !

Le 11 décembre dernier s’est tenue à Paris la dernière édition du « Climate Finance Day ». Mettant en lumière les solutions avancées par le secteur financier pour la lutte contre le réchauffement climatique, l’évènement a fait la promotion des diverses facettes de la finance verte.

Parmi les grands sujets de discussion ont figuré les green bonds, ces emprunts obligataires émis par une entité publique ou une entreprise pour financer des projets ou des activités contribuant à la transaction énergétique.

Permettant aux émetteurs de montrer leur engagement écologique et ainsi améliorer leur image, ces obligations certes constituent par ailleurs pour eux un moyen de diversifier leurs sources de financement.

Pour ce qui est des investisseurs-souscripteurs, les green bonds leur donnent l’occasion de prendre part à la préservation de l’environnement tout en leur octroyant les mêmes avantages et revenus qu’une obligation classique.

Une définition toujours pas standardisée

À ce jour, il est difficile de définir clairement ce qu’est une obligation verte. L’ICMA (International Capital Market Association) a édicté certaines lignes directrices (les « Green Bonds Principles ») qui caractérisent vaguement les obligations environnementales.

L’organisation « Climate Bonds Initiative » a quant à elle mis en place des critères plus précis permettant de désigner un produit financier en tant que green bond. Les données de l’organisation, qui s’imposent davantage comme chiffres de référence dans le domaine, indiquent qu’en septembre 2017, les obligations labélisées « green bonds » sont évaluées à 221 milliards de dollars, soit environ 188 milliards d’euros.

Les obligations « alignées sur le climat » mais non labélisées (label refusé ou produits non étudiés représentent quant à elles 674 milliards de dollars de plus, soit près de 572 milliards d’euros supplémentaires.

N’ayant toujours pas fixé leurs propres critères de définition ni défini un cadre règlementaire contraignant en la matière, les ONG environnementales regrettent que les chiffres de la « Climate Bonds Initiative » n’émanent pas des entités publiques. Pourquoi ? En raison des éventuelles opérations de « greenwashing » ou « écloblanchiment ».

Un marché en développement

Les obligations pour le financement d’entreprise ou plus exactement de projets contribuant à la transition énergétique se multiplient de plus en plus. Ayant déjà diffusé 26 milliards d’euros de green bonds à ce jour, 9 principaux émetteurs industriels de telles obligations se sont d’ailleurs engagés à continuer dans ce sens pour le développement du marché. Il s’agit de EDF, Enel, ENGIE, Iberdrola, Icade, Paprec, SNCF Réseau, SSE et TenneT.

Il faut néanmoins souligner que l’encours des obligations vertes, évalué à 900 milliards de dollars, reste peu significatif comparé :

  • aux dettes dans le monde (226 000 milliards de dollars selon l’Institute of International Finance ou IFF) ;
  • à l’encours total des obligations (100 000 milliards de dollars).
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