Le dépôt de capital serait-il un frein à l’entrepreneuriat ?

 Dépôt d'argent pour entrepreunariat

En France, le dépôt de capital demeure un parcours semé d’embûches. La faute aux banques qui font figure de point de blocage aux yeux des entrepreneurs. Pour devenir une « start-up nation » et attirer les investisseurs du monde entier, la France a tout intérêt à simplifier les démarches de création d’entreprises. Et encore, la complexité des procédures imposées par l’administration n’est pas tout. Il y a aussi les frictions infligées par les banques lors du dépôt de capital. Il s’agit d’une étape incontournable pour la création d’une société, mais qui est pourtant devenue un véritable parcours du combattant.

Un processus complexe

En France, selon le droit des sociétés, les entreprises doivent effectuer leur dépôt de capital sur un compte séparé, avant de procéder à l’ouverture d’un compte courant. En cas d’augmentation de capital, la réglementation exige l’ouverture d’un compte de capital dédié : une façon pour la banque de contrôler l’existence des actionnaires.

Ce système vise principalement à sécuriser les créanciers. Il considère le capital comme une garantie : la moitié devant toujours être conservée en clôture comptable. Ce système est également le fruit du modèle économique capitalistique de l’ère industrielle : le capital étant la principale source de financement de l’entreprise, du fonds de commerce ou de l’outil de production.

Enfin, selon une spécificité typiquement française, l’entrepreneuriat est un « risque ». En conséquence, il importe de « protéger » les parties prenantes.

Dans une économie où les sociétés de services et les start-ups se multiplient, ce système perdure. Il s’est toutefois adapté à une réalité économique moins capitalistique. En effet, il est à présent possible d’effectuer des dépôts en capital d’un euro.

Cette démarche ne devrait être qu’une simple formalité. Ce que les banques semblent contester. Formulaires multiples, démarches complexes, délais interminables et refus sans motif d’ouverture de compte : autant d’obstacles auxquels les entrepreneurs font face.

Les refus d’ouverture de compte pouvant entraîner plusieurs semaines de retard, voire empêcher, le démarrage d’une activité.

Une pratique désuète

Important Derrière cette résilience du dépôt de capital se trouve le conservatisme des banques.

Ces dernières en tiennent compte pour estimer la solvabilité d’une entreprise, et juger si elles peuvent lui accorder un crédit ou non.

Ainsi, bien qu’obsolète dans l’économie d’aujourd’hui, cette pratique rassure. Le parcours du combattant ainsi imposé aux entrepreneurs est pourtant désuet. En effet, à l’inverse de toutes les procédures bancaires, il n’est pas encore possible d’effectuer entièrement le dépôt de capital en ligne.

Le processus est même devenu plus complexe avec le numérique. L’écart se creuse entre le parcours utilisateur proposé par les banques et celui proposé par les start-ups. Même si les démarches ont été en partie digitalisées, elles ne sont pas pour autant plus simples.

Le processus comprend encore bien souvent des démarches doubles, à la fois offline et online, rendant l’expérience encore plus complexe. Les démarches sont aussi difficiles pour les étrangers. En la matière, les banques ne proposent aucun service ou formulaire en anglais.

Face à une telle situation, beaucoup d’entrepreneurs estiment que les nouveaux entrants, proposant des alternatives aux banques traditionnelles, sont la solution pour l’entrepreneuriat en France, avec des services 100 % online et sur mobile, éventuellement disponibles en anglais et accessibles à tous ceux qui ont du mal avec la bureaucratie.

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