Les entreprises françaises accusent un certain retard en matière de digitalisation. Ce retard est essentiellement lié au fait que les banques ne parviennent pas à répondre à leurs besoins de financement immatériel. Pour pouvoir remplir cette mission, ces dernières demandent ainsi un coup de pouce fiscal et un allègement des procédures d’obtention des financements publics européens. Détails !
Entre 2015 et mi-2017, une mesure fiscale a été adoptée pour favoriser les investissements industriels. Celle-ci proposait aux entreprises de diminuer leur base imposable de 40% du prix de leurs nouveaux équipements.
Actuellement, au moment où le gouvernement se penche sur une loi destinée à soutenir la transformation des entreprises, les banques plaident pour la mise en place d’une disposition fiscale s’inspirant de celle citée précédemment.
La FBF (Fédération Bancaire Française) vient en effet de demander qu’un dispositif de « suramortissement des investissements de transformation numérique » soit instauré pour renforcer la digitalisation des entreprises.
Accusant un certain retard en termes de digitalisation, les entreprises françaises (en l’occurrence les PME), dont les besoins de financement liés aux investissements en formation, en outils digitaux et autres biens immatériels ne sont pas satisfaits par les banques, profiteraient en effet d’un tel dispositif.
Pourquoi les banques peinent-elles à financer les besoins de financement en éléments immatériels des entreprises ? Parce que ces éléments, à l’encontre des biens physiques, ne peuvent pas être utilisés comme garantie lors d’un prêt. Marie-Anne Barbat Layani, directrice générale de la FBF, souligne pourtant que
la réglementation bancaire aujourd'hui met une pression considérable sur les banques pour qu'elles prennent des garanties lorsqu'elles font un crédit. Et cela ne va pas aller en s'arrangeant.
Marie-Anne Barbat Layani.
En raison de ces contraintes, nombreux sont les établissements bancaires qui ont mis en place des solutions de financement en collaboration avec la banque publique Bpifrance, la BEI (Banque européenne d’investissement) ou avec le FEI (Fonds européen d’investissement).
Le dispositif de « suramortissement des investissements de transformation numérique » aiderait les banques à financer les entreprises étant donné qu’il consoliderait la trésorerie de ces dernières.
Les banques estiment que les démarches à remplir pour obtenir l’appui de financeurs publics européens, notamment et les exigences de reporting, sont trop complexes. Les établissements bancaires demandent alors que ces derniers allègent leurs procédures pour qu’ils puissent assurer plus efficacement le financement des entreprises qui souhaitent se numériser.
En outre, la FBF semble enfin favorable au développement d’indicateurs plus pertinents, permettant de mieux valoriser les actifs immatériels des entreprises.
Pour conclure, Marie-Anne Barbat-Layani reconnaît que le précédent dispositif de suramortissement a engendré des coûts énormes pour l’État. Malgré tout, elle affirme qu’il a été grandement efficace.
Avec le nouveau dispositif, l’enjeu est ainsi de recentrer l’ancien pour obtenir un modèle moins coûteux mais non moins performant, capable d’aider les entreprises françaises à se digitaliser.