Moins de saisines de la Médiation du crédit, sauf pour les TPE

Réunion de la Médiation du crédit

Après 8 années d’existence, la Médiation nationale du crédit a traité moins de dossiers en 2016 par rapport à l’année précédente. Contrairement à ses débuts, au cœur de la crise financière de 2008, elle travaille actuellement dans un contexte moins tendu, où le crédit abonde, et où la plupart des entreprises se portent mieux. Les TPE continuent toutefois de rencontrer d’importantes difficultés.

Baisse du nombre de dossiers, mais situation toujours difficile pour les TPE

Le rapport d’activité 2016 de la Médiation du crédit révèle qu’elle a été saisie 2 780 fois en 2016, soit une baisse de 7 % des dossiers à gérer en un an. La politique monétaire de la BCE a largement contribué au repli des difficultés de financement des entreprises.

Le taux d’acceptation s’est élevé à 68 % et le taux de réussite a atteint 64 %. Au total, l’intervention de l’organisme a conduit au déblocage de près de 183 millions d’euros, permettant le maintien de 1 048 entreprises, lesquelles représentent quelque 12 800 emplois.

Si le climat des affaires semble plutôt satisfaisant au vu de ces chiffres, la situation reste tendue pour les entreprises de moins de 10 salariés. En effet, sur l’ensemble des dossiers traités en 2016, 85 % émanaient des TPE, pour des besoins en financement d’un montant moyen de 175 000 euros.

Elles obtiennent moins facilement des crédits bancaires, d’une part à cause d’une structure financière déséquilibrée et de l’autre, à un manque de suivi de leur trésorerie.

Besoins de financement plus importants des TPE

Comme les très petites entreprises, certains secteurs ont rencontré des problèmes spécifiques ayant conduit à des recours plus nombreux au dispositif de la médiation. Citons notamment la filière foie gras, qui a souffert de la grippe aviaire l’an dernier, ainsi que les sidérurgistes, pénalisés par une surproduction généralisée dans le monde et à une demande en baisse.

Les saisines ont également augmenté pour l’hébergement et restauration, conséquence des attentats terroristes sur l’industrie touristique. La tendance est également à la hausse pour le commerce de détail en centre-ville sous l’effet de la désertification, ainsi que des travaux publics, malmenés par les contraintes financières des collectivités locales.

Enfin, les pouvoirs publics ont sollicité le Médiateur national pour intervenir sur des filières en particulier, notamment les chauffeurs de taxi.

Entre les différentes régions, des écarts conséquents ont été observés en 2016. L’Île-de-France se distingue par une hausse de 10 % du nombre d’entreprises ayant eu recours à la Médiation du crédit, principalement à cause des attentats.

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