Un état des lieux du financement de la transmission de PME

Réunion autour de la transmission d'entreprise

Fabrice Pesin, président de l’observatoire du financement des entreprises, était l’invité de la Conférence sur le financement de la transmission des TPE/PME qui s’est tenue le 14 mars dernier au Palais de la Bourse. C’était l’occasion pour le président de l’OFE de passer en revue les conclusions et recommandations d’un rapport remis à Michel Sapin le 7 décembre 2016.

Près de 600 000 entreprises concernées par la transmission

Selon une enquête menée par l’OFE en novembre 2015, destinée à comprendre la situation et les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les entrepreneurs dans le cadre d’une reprise, plus de 600 000 entreprises devraient être transmises d’ici les dix prochaines années.

Nous assisterons bientôt à une vague de transmissions. Cela concerne principalement les baby-boomers, c’est-à-dire les entrepreneurs nés entre 1945 et 1965. La question de la transmission reste à ce titre un sujet d’importance capitale, puisqu’il touche à un savoir-faire, à la capacité de financement des entreprises. Plus un dirigeant avance dans l’âge, moins il investit. Il ne pourra certainement pas faire la transition numérique.

Fabrice Pesin

D’après toujours le rapport, les entreprises « ne devraient pas rencontrer de difficultés particulières en matière de financement de la reprise, sous réserve de respecter certaines conditions ». Le seul hic, comme le rappellent les auteurs de cette étude, c’est que « ces conditions sont souvent méconnues des repreneurs ».

Résultat : le succès d’une transmission n’est pas systématique et dépend de plusieurs facteurs comme « la nature de la société » ou « le profil du preneur » (investisseur aguerri, salarié, héritier...).

Il faut aussi garder à l’esprit que l’apport personnel, et plus particulièrement pour les petites structures, est crucial, voire déterminant. Malgré l’existence de nombreuses sources de financement, notamment le crédit bancaire,

Il importe de bien connaître le crédit vendeur, le prêt d’honneur, les aides publiques, le capital-transmission, ou encore le crowdfunding qui propose désormais des projets de reprise

Fabrice Pesin.

Les axes d’amélioration

En outre, le rapport esquisse plusieurs pistes pour améliorer la transmission d’entreprises, à savoir :

  • Une meilleure sensibilisation des repreneurs et des institutions bancaires au crédit vendeur, qui est largement sous-exploité, et plus particulièrement aux dispositifs de garantie existants (société de caution, BPI France) ;
  • Le développement de solutions de financement alternatif comme les fonds européens ou le capital transmission ;
  • La mise en place d’un programme de formation et d’un accompagnement pour les repreneurs, notamment au moment de la constitution du dossier de financement ;
  • Ou encore la création d’un observatoire chargé de collecter les statistiques sur le financement de la reprise permettant ainsi aux pouvoirs publics de disposer de données chiffrées et fiables sur ce marché.
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