
Les dirigeants français et créateurs d’entreprises manquent de « culture cash », selon une récente étude. Or, malgré les idées innovantes et le talent de ces entrepreneurs jeunes et moins jeunes, ils négligent souvent la question de la trésorerie et le financement du développement de leur affaire.
L’enquête a porté sur un panel d’une centaine d’entreprises comprenant pour 42 % et 12 % respectivement des LBO non primaires et des LBO primaires, ainsi que des groupes familiaux pour 13 %, ainsi que des entreprises classiques (34 %).
Mais alors que 71 % de ces sociétés génèrent un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros, et que 59 % ont une dimension internationale, seules 36 % ont une fonction trésorerie dédiée et adaptée à leur taille.
Par ailleurs, les solutions de gestion de trésorerie ou TMS n’existent que chez 40 % des organisations étudiées. Quant aux prévisions de trésorerie et au pilotage de DPO/DSO, ils ne sont en place que chez 33 % et 28 % des sondés.
Cette situation résulte d’une conjonction de plusieurs facteurs : un accès facile au crédit professionnel ; la prétendue complexité du métier due aux compétences techniques qu’il nécessite ; un contexte macro-économique incertain ; le renforcement des fonctions transversales ; l’insuffisance de formations dédiées à la fonction.
Les entreprises en difficulté ne sont pas les seules à devoir gérer leurs liquidités pour éviter le dépôt de bilan. Pour les sociétés en croissance ou qui œuvrent sur des marchés dynamiques aussi, sans oublier celles sous LBO, gérer au mieux sa trésorerie s’avère indispensable.
Comme leurs homologues du secteur privé, les institutions publiques, les collectivités et les administrations doivent appliquer les mêmes règles de gestion afin de s’adapter à un environnement de plus en plus contraignant, notamment en raison du manque de ressources.
C’est également le cas des associations, qui doivent être au plus près de leur cash, d’autant que la difficulté à trouver les financements nécessaires est leur lot commun.
La trésorerie prend une importance grandissante en matière de gestion des entreprises et impose une évolution des mentalités pour tous les acteurs de l’économie.
Les moyens de mettre en œuvre ce changement sont nombreux. Les établissements d’enseignement supérieur doivent accorder une plus grande place à la gestion de la trésorerie au sein des cursus proposés. Les entreprises doivent quant à elle valoriser la fonction trésorerie en lui donnant le statut de business partner en interne, et en encourageant ce changement culturel à son niveau.
Les pouvoirs publics ont également leur rôle à jouer pour contribuer à instaurer un climat favorable aux affaires dans le pays.
Important Et cela passe par la généralisation d’une meilleure gestion de la trésorerie des entreprises pour éviter bon nombre de défaillances.