Le crowdfunding est à la mode, mais représente-t-il pour autant un concurrent sérieux aux prêts bancaires traditionnels ? Gros plan sur ce minimum à connaître pour éviter les confusions entre les différentes formes de financements participatifs et les crédits classiques.
Les plateformes de financement participatif sont déjà très nombreuses (Kicstarter, Lending Club, MyMajorCompany, KissKissBankBank… pour ne citer que les plus connues) et pour le non-initié, elles semblent toutes avoir le même mode de financement. Ce qui est loin d’être le cas…
Important Dans l’esprit du plus grand nombre, le crowdfunding se résume à permettre à de petits entrepreneurs de financer leurs projets au moyen de contributions de particuliers qui seront ensuite « remboursées », non pas en argent, mais en services ou en produits, quand ce n’est pas tout simplement par un remerciement. Or ce principe de fonctionnement ne concerne que certaines plateformes comme Kickstarter.
D’autres, comme le Lending Club, sont simplement des plateformes de prêts « classiques » – donc avec taux d’intérêt – entre particuliers, avec certaines variantes comme HelloMerci, qui met en avant des prêts solidaires à 0 %.
Enfin il y a les sites comme Lendopolis, ou Unilend qui se consacrent au crowdlending, le véritable concurrent des prêts conventionnels des établissements financiers. Sur ces plateformes, les particuliers prêtent aux entreprises, avec de « vrais » taux d’intérêt dont le niveau est généralement fixé au moyen d’enchères.
Par rapport au prêt professionnel classique, le crowdfunding présente un avantage de taille : il ne requiert pas de caution, ce qui représente déjà beaucoup de frais et de procédures administratives en moins. C’est entre autres une des raisons pour lesquelles de nombreuses start-ups y ont recours.
En outre, le déblocage des fonds est très rapide. Mais les montants sont limités, les entreprises peuvent lever par ce biais un million d’euros au maximum, pour une durée de remboursement de 4 à 5 ans.
Les taux d’intérêt des financements participatifs sont également plus élevés : 6 % à 7 % en moyenne quand les banques seraient capables de proposer des taux moitié moins élevés. Enfin, il faut compter le temps nécessaire pour mener la campagne et rassembler des prêteurs intéressés.
Les prêts bancaires classiques sont bien connus, ils peuvent se décliner en plusieurs formules en fonction du montant à emprunter, de la destination du crédit et de sa durée et du risque global du projet. En contrepartie, ils nécessitent une caution et font l’objet d’une étude très poussée de la part de l’établissement prêteur ce qui leur confère une certaine rigidité.
Beaucoup d’analystes s’accordent pour dire que les deux formes de financement sont désormais complémentaires et nombreuses sont les entreprises qui lancent une campagne de crowdfunding en parallèle de leurs demandes de crédits bancaires.
Les banques ont par ailleurs senti l’enthousiasme des petits emprunteurs pour le crowdfunding, et certaines n’hésitent plus à jouer sur les deux tableaux, comme Groupama Banque qui a dédié 100 millions d’euros pour financer de petits projets à travers Unilend.