Les entreprises courent après un emprunt professionnel à taux zéro ou négatif

emprunt financier pour les entreprises

Bien que ce secteur dispose d’une très faible rémunération, les entreprises peuvent espérer quelque chose de leurs émissions obligataires.

La rentrée constitue une période propice pour les entreprises pour entamer une course au refinancement à moindres coûts.

En succession aux États c’est désormais aux grandes enseignes d’émettre des demandes de financement à taux zéro, voire négatif.

Avec ce process, les entreprises peuvent se voir délivrer une somme allant de 500 millions à 1 milliard d’euros, et bénéficier des avantages de la politique financière de la Banque centrale européenne. Cela leur permettra alors de tirer profit de leur endettement, car leur financement ne subit qu’un taux d’intérêt minime.

Une mesure qui va à l’encontre du code civil

Bien que l’emprunt à taux négatifs soit interdit par le code civil, les entreprises sont désormais payées pour s’endetter. C’est ainsi que Saint-Gobain a pu émettre une obligation à 3 ans et demi pour un montant d’un milliard d’euros.

Mais les porteurs ne bénéficieront d’aucune prime sur ce crédit, que ce soit sur l’année ou à la fin du contrat d’emprunt, car le taux appliqué à ce coupon est de 0%.

Dans la même foulée, l’industrie pharmaceutique Canofi a contracté un crédit de 3 milliards d’euros, dont un milliard à taux de -0,05% sera remboursé pour 2020.

L’entreprise allemande Henkel a déposé, le lendemain même, 2,2 milliards d’euros d’émissions obligataires, avec 500 millions d’euros à rendre dans deux ans, pour un coupon de 0%, et un taux de rendement de -0,05% l’année.

Les demandes se multiplient

Selon un responsable de la gestion monétaire et obligataire de BFT IM, le nombre des demandes de crédits professionnels atteint le double, voire le triple des émissions obligataires.

En effet, Lyrent Gonon affirme que pour reprendre leurs activités, les entreprises se rattrapent après une saison estivale un peu trop calme pour le secteur primaire.

Dans l’ensemble, il n’y a pas eu trop de perturbations financières. Par contre, la Banque centrale européenne a déversé des milliards d’euros pour mettre en œuvre une politique d’assouplissement quantitatif en vue d’un programme de rachat d’actifs.

Un nouveau dispositif de référence

L’emprunt professionnel d’aujourd’hui ne considère plus le crédit à taux zéro, mais prend pour référence le système Eonia, qui a mis en place un dispositif de coût journalier.

Avec ce programme de taux interbancaires au jour le jour, les écarts des émissions restent encore positifs : Sanofi gagne 17 points de bas contre 30 points pour Saint-Gobain.

Parallèlement, les investisseurs s’attendent à ce que la baisse des taux infligée par la BCE se poursuit encore jusqu’en septembre, leur permettant ainsi d’effectuer des spéculations à taux dégressifs.

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