Bpifrance USA soutient la croissance des jeunes pousses françaises au travers de leur développement outre-Atlantique. Romain Serman, l’actuel directeur de la banque publique d’investissement, en partage les ambitions.
Ces quatre dernières années, le nombre de start-ups explose en France, mais l’étroitesse du marché freine rapidement leur évolution, non seulement sur le plan commercial, mais aussi sur la question du savoir-faire.
Or, les États-Unis, qui cumulent des décennies d’expérience en matière de technologies diverses, disposent aujourd’hui de compétences solides et reconnues à l’international.
Pour donner aux entrepreneurs français l’opportunité d’en bénéficier, Bpifrance USA a pour vocation d’« importer » des créateurs d’entreprises françaises sur le territoire américain. Elle s’inspire dans son fonctionnement du modèle de la Silicon Valley Bank (SVB), spécialisée dans les start-ups high-tech.
D’une part, elle repère les candidats à fort potentiel qui obtiennent un financement par dette ou un investissement direct. D’autre part, elle accompagne les entrepreneurs dans leur prospection ou leur implantation aux États-Unis : familiarisation aux codes du business, mise en relation avec des entités locales, recrutement sur place.
Enfin, Bpifrance USA travaille avec les VC de la Silicon Valley pour favoriser leur investissement dans de jeunes sociétés tricolores dans le cadre de la promotion de la marque française à l’étranger.
La Silicon Valley est réputée à travers le monde pour la facilité de réalisation d’une levée de fonds. Certes, les liquidités que concentre la zone pour le financement d’entreprise en phase d’amorçage sont d’environ 15 fois supérieures à celle dont dispose la France. Mais la concurrence y est aussi au moins 100 fois plus importante. Alors, d’où vient la différence ?
Pour Romain Serman, elle tient de la culture, ouverte grâce à la mixité et marquée par le sens de l’optimisme de l’ambition ainsi que le partage de l’information, axes sur lesquels l’entrepreneuriat français a un gros travail à effectuer.
En outre, les start-ups françaises négligent souvent l’analyse de marché au profit de la mise au point du produit « parfait ». Les entrepreneurs formés en France doivent par conséquent améliorer leurs stratégies go-to-market avec une vision à 360° de leur marché.
Malgré ces lacunes, une génération d’entrepreneurs français à succès émerge. Avec le temps, les échanges de bonnes pratiques devraient permettre de capitaliser un savoir-faire et de créer un écosystème fructueux et pérenne.