Endettement en hausse des entreprises, mais risque contenu

Investissement et endettement des PME

Avec le regain de dynamisme observé en matière de crédits pour entreprises en France, leur endettement augmente également. Si certains s’interrogent sur les risques de ce phénomène si les conditions du marché empirent, les économistes affirment que l’endettement reste maîtrisé.

Hausse de l’endettement des entreprises pour financer l’investissement

Les taux sont bas et les entreprises souscrivent des prêts pour financer leurs investissements, tirant la croissance vers le haut, mais également leur dette. De 50 % du PIB en 2005, le taux d’endettement des sociétés françaises a grimpé à 69 % en fin 2015, alors qu’à l’inverse, leurs homologues espagnoles, italiennes ou encore allemandes se trouvent dans une phase de désendettement.

Il semble donc légitime de s’interroger sur les conséquences de cette hausse en cas de retournement de la conjoncture. Pour Jacques Fournier, directeur des statistiques à la Banque de France, la progression du recours au crédit pour entreprises révèle un taux de marge relativement bas, malgré un récent redressement, en particulier sous l’effet du CICE.

Néanmoins, l’expert estime qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer, le bilan des entreprises françaises affichant depuis 2010 une stabilité rassurante du ratio entre leur dette et leurs capitaux propres. Or, c’est le meilleur indicateur de leur santé financière réelle.

Risque maîtrisé, même en cas de remontée des taux d’intérêt

Les économistes se montrent confiants quant à cet endettement accru, puisqu’il ne sert plus à résoudre à des difficultés de trésorerie ou à permettre la survie des entreprises françaises, mais à réaliser des investissements productifs. Ceux-ci sont en effet plus importants, pour répondre à la demande, qui reprend.

C’est donc un endettement d’autant plus « positif » qu’il ne ressemble en rien à celui qui s’est produit avant 2008. Faut-il rappeler qu’au second trimestre de 2008, le marché français du crédit pour entreprises, les encours ont progressé à un rythme exceptionnel de 15 % par an.

Une menace plane néanmoins sur les entreprises : la remontée des taux d’intérêt. Néanmoins, jusqu’à la fin de la politique monétaire accommodante que mène actuellement la Banque Centrale Européenne, le risque est moindre.

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