Démarrage timide du prêt interentreprises

Pret financier entre entreprise

Avec la publication au Journal Officiel du décret d’application correspondant, le prêt interentreprises est désormais autorisé. Si le dispositif offre une alternative supplémentaire au crédit bancaire, il obéit à des règles strictes et n’est pas dépourvu de risque.

Le prêt interentreprises est désormais possible

Le monopole bancaire s’ouvre un peu plus. Après le prêt participatif proposé par les plateformes de crowdfunding, l’article 167 de la loi Macron introduit le prêt interentreprises.

Celui-ci permet aux sociétés ayant une trésorerie excédentaire de prêter à une entreprise partenaire sans passer par les circuits traditionnels. Il s’agit par exemple pour une grande entreprise d’aider une PME cliente à réaliser des investissements afin de préserver ses propres débouchés commerciaux. Mais sa motivation peut également être de soutenir un sous-traitant ou un fournisseur stratégique pour que ce dernier puisse assurer correctement l’approvisionnement ou faire face à une hausse de l’activité.

Cette nouvelle source de fonds est une véritable aubaine pour de nombreuses entreprises, notamment pour les TPE et PME, pour qui les problèmes de trésorerie sont la première cause de faillite, avec des conséquences lourdes pour l’économie nationale.

En effet, les banques sont réticentes à accorder un crédit professionnel à ces petites structures. Dans le dernier baromètre du cabinet ARC, cabinet spécialiste du recouvrement de créances, 67 % d’entre elles se plaignent du « désengagement des banques vis-à-vis des PME » depuis la crise de 2008.

Les conditions et limites du prêt interentreprises

Important Le prêt interentreprises est soumis à plusieurs conditions, dont un terme inférieur à deux ans et l’existence d’un lien économique entre les deux parties. L’emprunteur doit par ailleurs être exclusivement une TPE, PME ou ETI, les plus affectées par les difficultés de financement.

Côté risques, 88 % des entreprises redoutent l’instauration d’un rapport de dépendance des PME et l’accentuation de l’actuel problème de délais de paiement, qui affecte durement leur trésorerie.

Pour l’instant, seuls 13 % se disent prêtes à recourir à ce canal, d’autant qu’il n’est pas forcément évident de révéler sa situation critique aux partenaires. Les prêteurs ne sont pas plus enthousiastes à s’engager, les directions financières des entreprises ne disposant pas des outils de la banque et des informations de la Banque de France pour prendre des décisions sans risques.

En attendant que le prêt interentreprises soit maîtrisé, le crédit professionnel bancaire restera l’instrument de financement le plus utilisé, malgré le difficile accès.

Retour au de page