L’entrée en vigueur du prêt interentreprises représente une aubaine pour celles qui cherchent une alternative au crédit bancaire, mais également aux gestionnaires de patrimoine, les nouveaux intermédiaires.
Améliorer le financement des entreprises françaises est un enjeu majeur pour le ministre de l’Économie, et la révolution digitale qui s’opère dans le secteur financier apporte des solutions. La troisième édition des assises de la finance participative a été l’occasion pour Bercy d’annoncer l’adaptation du cadre réglementaire en conséquence.
La première évolution porte sur les « mini bons », un type de bons de caisse, que les entreprises pourront désormais s’échanger sur les plateformes de finance collaborative. Les PME, dont le financement reposait auparavant exclusivement sur les banques, ont maintenant la possibilité d’emprunter auprès d’autres personnes morales pour 5 à 7 ans. Outre, la flexibilité permise par la diversification des sources, les entreprises emprunteuses gagnent sur les coûts.
La brèche dans le monopole bancaire continue donc de s’élargir, offrant à d’autres acteurs l’opportunité de se positionner sur le nouveau marché stratégique que représente le financement à moyen terme des PME.
Le gouvernement continue par ailleurs à œuvrer à la désintermédiation bancaire, entraînant une redéfinition du métier d’intermédiaire. En effet, la banque reste jusqu’ici l’interlocuteur unique des prêteurs comme des emprunteurs, qui ne sont jamais en contact. Grâce aux plateformes de finance participative, les prêteurs peuvent choisir à qui elles veulent accorder des fonds.
L’objectif du processus est de faire de l’intermédiaire le point central d’un immense écosystème constitué d’entreprises et d’investisseurs. Toutefois, pour jouer ce rôle, il devra posséder les compétences techniques indispensables à des transactions fiables et parfaitement sécurisées. En outre, il doit aider les émetteurs de « mini bons » à qualifier précisément leurs besoins et se mettre en valeur, et conseiller les investisseurs à choisir les meilleures offres. Enfin, il doit attirer les demandeurs et des offreurs afin de garantir la disponibilité des liquidités sur sa plateforme.
Les gestionnaires de patrimoine indépendants ont indéniablement une place à prendre sur ces nouvelles places de marché. Partenaires de confiance des entreprises, ils sont déjà au cœur d’un réseau. La désintermédiation les rapprocherait encore de leurs clients.
En se dotant de l’expertise technique précédemment mentionnée, notamment pour du « conseil corporate », et en nouant des partenariats avec les acteurs du crowdfunding, ils apporteront une vraie valeur ajoutée aux entrepreneurs français désireux de s’affranchir de la domination des banques.